Côte d’Ivoire

Affaire Kieffer : Léonard Guédé-Pépé libéré

Plusieurs mois après la disparition de Guy-André Kieffer, l'enquête continue.
(Photo : AFP)

Après avoir été entendu par la police française dans le cadre de l’enquête sur la disparition de Guy-André Kieffer, Léonard Guédé-Pépé, a été libéré jeudi soir sans être mis en examen. Il se dit étranger à l’affaire.

Léonard Guédé-Pépé affirme n’être mélé ni de près, ni de loin à l’affaire Guy-André Kieffer, du nom de ce journaliste franco-canadien porté disparu à Abidjan depuis le 16 avril dernier. Après avoir été entendu par les policiers français pendant plus de 24 heures, Léonard Guédé-Pépé a été joint par RFI. Il explique qu’il a été interrogé sur ses sources de revenus et sur ses relations avec plusieurs responsables politiques dont le ministre ivoirien de l’Economie, Paul-Antoine Bohoun Bouabré. Léonard Guédé-Pépé a également expliqué aux enquêteurs qu’il se trouvait à Paris lorsque Guy-André Kieffer a été enlevé à Abidjan.

L’ordinateur de Léonard Guédé-Pépé ainsi que différents documents saisis lors de la perquisition de son domicile situé dans la région parisienne ont été conservés par les enquêteurs de la brigade criminelle pour examen plus attentif.

Un parcours politique sinueux

Léonard Guédé-Pépé, connu également sous le nom de plume de James Cenach, a eu un parcours politique sinueux au fil des ans. Proche du FPI de Laurent Gbagbo du temps d’Houphouet-Boigny, il rejoint ensuite Alassane Ouattarra dont il devient le conseiller en communication, avant de se rapprocher du général Gueï lorsque celui-ci prend le pouvoir, puis de retrouver le FPI en la personne de l’actuel ministre de l’Economie dont on le dit très proche.

Au mois d’avril dernier, peu après l’annonce de la disparition de Guy-André Kieffer, Léonard Guédé-Pépé assurait que cette affaire n’était que du bluff. Les policiers français l’ont interrogé sur une altercation qui l’aurait opposé à Guy-André Kieffer dans un restaurant d’Abidjan quelques jours avant la disparition de ce dernier.

Guy-André Kieffer, 54 ans, collaborait notamment à La lettre du continent, une publication confidentielle consacrée à l’Afrique. Selon ses proches, il enquêtait au moment de sa disparition, sur des transferts de fonds entre la Côte d’Ivoire et la Guinée-Bissau.

par Cyril  Bensimon, Philippe  Couve

Article publié le 06/08/2004 Dernière mise à jour le 06/08/2004 à 10:33 TU