Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Commission européenne

Barroso nomme cinq vice-présidents

Le président Barroso s'est livré à un savant équilibre dans l'attribution des portefeuilles aux 24 commissaires européens. 

		Photo : AFP
Le président Barroso s'est livré à un savant équilibre dans l'attribution des portefeuilles aux 24 commissaires européens.
Photo : AFP
Parmi les 24 commissaires, membres de l’équipe constituée par le président José Manuel Durão Barroso, cinq vice-présidents sont distingués dans la future Commission européenne qui entrera en fonction le 1er novembre prochain. Les attributions ont été redécoupées par rapport aux portefeuilles de la Commission Prodi.

Confronté à l’exigence d’équilibre entre les 25 pays membres de l’Union européenne et aux susceptibilités nationales, le président de la Commission européenne, le Portugais José Manuel Durão Barroso a dû se livrer à un savant dosage dans la répartition des portefeuilles du futur exécutif européen. Avec l’élargissement de 15 à 25 membres une redistribution des compétences a été opérée, afin de ne pas concentrer trop de pouvoirs entre les mêmes mains et donner à chacun du grain à moudre.

En outre, le président de la Commission européenne a désigné cinq vice-présidents, au lieu de deux dans la précédente équipe menée par Romani Prodi. Parmi ces commissaires prééminents la Suédoise Margot Wallstroem reçoit la charge d’une sorte de première vice-présidence et sera appelée à remplacer le président Barroso lorsqu’il sera absent de Bruxelles. Par ailleurs lui sont confiées les fonctions de relations avec le conseil des ministres et le parlement européen, d’une part, et d’autre part, la presse.

L’Allemagne et la France, les deux poids lourds de l’Union européenne, reçoivent chacun une vice-présidence, assortie pour l’Allemand Günther Verheugen du portefeuille de l’Entreprise et de l’Industrie et, pour le Français Jacques Barrot, des Transports qui ne sont plus couplés à l’énergie. On observe, à Bruxelles, que cette distinction n’est cependant pas suivie, pour la France et l’Allemagne, de l’attribution d’un « grand » dossier européen.

Représentant des « petits » pays et des nouveaux entrants l’Estonie dont le commissaire Siim Kallas est chargé des Affaires administratives et de la lutte contre la fraude reçoit aussi une vice-présidence. Enfin l’Italie, en la personne du vice-président Rocco Buttiglione, est chargée de la Justice et de la Sécurité, dont relève la question, brûlante en Europe, de l’immigration et de l’asile.

Les dossiers convoités

Toutefois, les dossiers les plus importants et les plus recherchés ne sont pas à rechercher chez les vice-présidents. La Concurrence, le Marché intérieur, le Commerce, les Affaires économiques et monétaires reviennent à des commissaires « ordinaires ». L’Espagnol Joaquin Almunia est confirmé aux Affaires économiques et monétaires et, à ce titre, devra veiller au respect du pacte de stabilité et de croissance et, probablement, conduire sa réforme.  Le Britannique Peter Mandelson remplace Pascal Lamy au Commerce et représentera l’Union européenne dans les grandes négociations internationales telles celles menées dans le cadre de l’OMC.

Le portefeuille du Marché intérieur et des Services, particulièrement couru car il supervise la circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes, revient à l’ancien ministre des Finances irlandais Charlie McCreevy. Redouté entre tous le commissaire à la Concurrence, qui détient la clef des autorisations de fusions entre entreprises, sera incarné par la Néerlandaise Neelie Kroes.

A la tête du plus gros budget de l’Union européenne avec la Politique régionale, la Polonaise Danuta Huebner veillera à l’octroi des aides au développement des nouveaux pays de l’élargissement. Les attributions portant sur l’Agriculture, c’est-à-dire le difficile dossier de la politique agricole commune, attribué à la Danoise Mariannn Fischer Boel, est scindé des fonctions Pêche et Affaires maritimes, confiées au Maltais Joe Borg. Ces deux secteurs économiques sont simultanément contraints de se restructurer et deux commissaires au lieu d’un ne seront pas de trop.

L’ancienne ministre des Affaires étrangères d’Autriche Benita Ferrero-Waldner est en charge des Relations extérieures de l’Union, en attendant l’entrée en fonction, avec la future constitution européenne, de l’Espagnol Javier Solana, actuel M. Politique étrangère, comme premier vrai ministre des Affaires étrangères de la communauté.

Parmi les postes moins convoités, mais en lien direct avec la vie et les préoccupations quotidiennes des Européens, le Chypriote Marcos Kiprianou est chargé de la Santé et de la protection des consommateurs. Enfin, le Belge Louis Michel se voit attribuer les fonctions qu’il convoitait entre toutes : le Développement et l’Aide humanitaire.



par Francine  Quentin

Article publié le 12/08/2004 Dernière mise à jour le 13/08/2004 à 06:51 TU