Jeux olympiques 2004
Le basket américain humilié

(Photo : AFP)
L’équipe des Etats-Unis, baptisée «Dream Team» lors des Jeux de 1992 en raison de la manière dont elle avait dominé tous ses adversaires pour gagner le titre olympique, pourrait bien changer définitivement de surnom. Il n’est en effet plus question sur le site internet de la chaîne NBC d’«équipe de rêve» mais de «cauchemar portoricain». Les héritiers des légendaires Michael Jordan, Larry Bird ou Magic Johnson ont en effet connu une soirée d’horreur contre l’équipe de Porto Rico en s’inclinant dimanche sur le très lourd score de 92 à 73. Et les commentaires ne sont pas tendres à l’égard de ceux qui représentent le basket américain en Grèce, «humiliation» étant le mot qui revient le plus fréquemment dans les écrits des journalistes sportifs nord-américains.
Les Etats-Unis ne pouvaient en effet pas s’attendre à vivre une telle désillusion. Il était certes clair que l’équipe olympique envoyée en Grèce ne comprenait pas les meilleurs joueurs du championnat professionnel américain, plusieurs vedettes des parquets de la NBA ayant décliné la sélection, en raison notamment de menaces terroristes. Mais elle comprend tout de même des joueurs de très grande valeur, à commencer par Allen Iverson et Tim Duncan, et avait d’ailleurs réussi à battre deux fois consécutivement Porto Rico lors de matchs de préparation disputés voilà une quinzaine de jours aux Etats-Unis.
La fierté portoricaineLa jeunesse de l’équipe américaine -23,6 ans de moyenne d’âge- et le manque de cohésion dans un groupe qui rassemble des joueurs professionnels avec d’autres moins aguerris évoluant en championnats universitaires, peuvent bien sûr expliquer ce revers fracassant. Mais la raison principale semble être le manque de volonté des joueurs américains, surpris par la hargne de leurs adversaires, comme le reconnaissait après la rencontre Allen Iverson. «Il faut s’inspirer du fighting spirit de Porto Rico et s’en servir comme d’une expérience», estimait le co-capitaine des Etats-Unis.
Les joueurs portoricains ont effectivement manifesté une volonté de vaincre assez exceptionnelle durant cette rencontre, à l’image de Carlos Arroyo, meilleur marqueur de la rencontre, qui a célébré chacun de ses paniers en tirant sur maillot pour mieux montrer le nom de son pays. «J’ai joué ce match en essayant de gagner un peu plus de respect pour le basket-ball de Porto Rico. Pas seulement pour notre équipe, mais pour tout le pays», a expliqué le meneur de jeu qui joue en NBA avec les Utah Jazz. Il est l’un des seuls membres de la sélection nationale à appartenir à un club de renom, la majorité des joueurs évoluant dans le championnat local. Cette équipe compte même un vétéran, Jose Ortiz, âgé de 39 ans, qui joue pour la sélection de son pays depuis près de 20 ans. Et il espère bien réussir, sur la lancée de cet exploit, à écrire en Grèce la plus belle page olympique du basket portoricain, le meilleur résultat étant à ce jour une quatrième place obtenue en 1964.
par Olivier Bras
Article publié le 16/08/2004 Dernière mise à jour le 16/08/2004 à 16:15 TU