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Jeux olympiques 2004

La Russie tremble pour son rang

Le Russe Alexander Popov est rentré bredouille d'Athènes.(Photo : AFP)
Le Russe Alexander Popov est rentré bredouille d'Athènes.
(Photo : AFP)
Une semaine après le début des Jeux, un premier bilan des médailles fait clairement apparaître que certains pays auront beaucoup de mal à tenir leur rang olympique. C’est le cas de la Russie, deuxième à Sydney, qui a pris un très mauvais départ en Grèce.

Une fois des plus, la Russie semble déjouer les prédictions de médailles d’Andrew Bernard et Meghan Busse. Ces deux professeurs de gestion dans les universités américaines de Dartmouth et Berkeley avaient fait sensation voilà quatre ans en parvenant à prédire avec une grande précision combien de médailles obtiendraient les principales puissances olympiques. Leurs recherches se basent sur une combinaison d’informations économiques et de données statistiques, et avant même que les jeux de Sydney ne débutent, ils avaient ainsi annoncé que les Etats-Unis seraient en tête du tableau des médailles avec 97 médailles, dont 39 d’or, et que la France en gagnerait 38. Quelques mois plus tard, les athlètes américains et français leur donnaient raison en Australie. Avec 88 médailles, la Russie avait par contre réalisé une performance bien meilleure que celle anticipée par les deux chercheurs qui n’en prévoyaient alors que 59.

C’est peut-être pour cela qu’ils ont cette fois revu à la hausse les chances de médailles russes, avec un pronostic de 83 médailles en Grèce, la Chine devant en gagner 57 et la France 37. Malheureusement pour ces deux chercheurs, les athlètes russes semblent très loin de cet objectif. Ils ont en effet réalisé une très mauvaise première semaine olympique. Deuxième au tableau des médailles en 1996 et en 2000, la Russie va cette fois avoir beaucoup de mal pour se hisser sur le podium, pointant aux alentours de la neuvième place après une semaine de compétition olympique. Le déclin de la domination russe est particulièrement notable dans des disciplines comme la natation ou la gymnastique, traditionnels réservoirs de médailles d’or de ce pays. A l’image du nageur Alexander Popov, bredouille en Grèce, ou de la gymnaste Svetlana Khorkina, qui n’a pas réussi à ajouter à un palmarès déjà somptueux une médaille d’or olympique lors du concours général , les représentants de la Russie ont montré des faiblesses. Et ce pays peut même craindre de voir une ancienne république soviétique, l’Ukraine, lui passer devant au classement final des médailles.

2012 en toile de fond

D’autres nations s’inquiètent de leurs très mauvaise entrée dans ces Jeux, à l’instar du Canada, qui ne comptait qu’une seule médaille de bronze après six jours de compétition et pointait à la 41e position du classement. Durement critiqués par les médias de leur pays, les dirigeants sportifs canadiens ont insisté sur le fait que la première semaine des Jeux d’été n’était, habituellement, pas très bonne pour leurs sportifs et que la situation devrait s’améliorer dans les jours à venir. Mais il n’en reste pas moins que ce pays semble vraiment à la traîne et qu’il devrait être difficile d’égaler le total de 14 médailles, dont trois d’or.

La même inquiétude se fait sentir outre-Manche, la Grande-Bretagne craignant que les mauvais résultats des olympiades de 1996 ne se répètent. Elle n’avait alors obtenu qu’une seule médaille d’or et pointait à la 36e position, redressant la barre quatre années plus tard en Australie avec 11 médailles d’or et une belle dixième position. Or, il est essentiel pour cette nation de briller en Grèce dans l’optique de la bataille pour l’organisation des Jeux olympiques de 2012, Londres faisant partie des cinq villes candidates. Et les Anglais veulent à tout prix éviter une déconvenue sportive qui pourrait jouer contre eux à l’heure de séduire les instances internationales olympiques.

Assurée d’accueillir les prochaines olympiades, la Chine s’efforce de préparer cette échéance de la meilleure manière. Troisième en 1996 et 2000 au tableau des médailles, elle a pris un départ canon en Grèce qui lui permet d’espérer un meilleur résultat final. Pourtant, Andrew Bernard et Meghan Busse ont prédit que les Chinois obtiendraient deux médailles de moins à Athènes qu’en Australie. Et il se pourrait donc qu’ils aient à prendre en compte à l’avenir de nouveaux facteurs de réussite dans leurs calculs.


par Olivier  Bras

Article publié le 21/08/2004 Dernière mise à jour le 21/08/2004 à 17:37 TU