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Electronique grand public

La photo argentique ne fait plus recette

Les fabricants de photo se concentrent sur les marchés clés à forte croissance : le numérique. 

		© Ilford
Les fabricants de photo se concentrent sur les marchés clés à forte croissance : le numérique.
© Ilford
Victime de l’essor de la photo numérique, le fabricant britannique de pellicules Ilford a annoncé, mardi 24 août, son dépôt de bilan et la vente de ses activités. Il ne s’agit pas d’un cas isolé, c’est tout le secteur des entreprises de photographie qui connaît une période d’incertitude. Les plans de restructuration se multiplient. Kodak, Agfa…les fabricants tournent progressivement la page de l’argentique pour se recentrer sur le numérique. Comme l’année précédente, la vente d’appareils photo numériques devrait générer un revenu mondial supérieur à celui des classiques appareils argentiques.

Le secteur de la photographie continue sa purge… Ilford, le principal fabricant mondial de pellicules photographiques noir et blanc vient d’annoncer son dépôt de bilan. Le groupe britannique dont l’endettement est évalué à plus de 60 millions d’euros, prévoit de séparer ses activités. Ilford a notamment décidé de se défaire de la division «pellicules en noir et blanc et papiers photographiques» basée en Grande-Bretagne qui emploie 740 personnes et est en plein déclin. En revanche, la division «impression à jet d’encre» installée en Suisse toujours rentable poursuivra normalement ses activités. 

Il ne s’agit pas d’un cas isolé. En l’espace d’un an, c’est le troisième fabricant de pellicules à annoncer un plan social. La situation serait attribuable à la concurrence de la photo numérique. La liquidation annoncée d’Ilford suit d’une semaine la vente par le groupe belge Agfa-Gevaert, jusqu’alors l’un des principaux producteurs de pellicule photographique, de son activité photo grand public pour se concentrer sur les marchés de la photo numérique.

 La nouvelle manne, les photophones

En septembre dernier, c’était au tour du groupe américain Kodak d’annoncer qu’il cessait tout investissement dans le film argentique traditionnel pour se recentrer sur le numérique, au prix d’une suppression de milliers d’emplois. Kodak prévoit de consacrer près de 3 milliards de dollars en acquisitions pour opérer ce virage vers le numérique.

L'année 2003 a été sans conteste celle de la photo numérique. En 2003, les ventes mondiales ont atteint 47,9 millions d'unités, soit une hausse de 71% par rapport aux 28 millions de 2002, loin devant les classiques appareils argentiques. Les appareils photo numériques ont représenté 74% des ventes d’appareils photo en 2003, selon le Syndicat des entreprises de commerce international de matériels photo et cinéma-vidéo (SIPEC). L’Europe et notamment la France n’a pas échappé au phénomène. Avec près de 20% de taux de pénétration des foyers français, l’appareil photo numérique a acquis en 2003 le statut de produit grand public, reléguant l’argentique au marché des applications professionnelles et artistiques. Principale raison à cette envolée : la démocratisation du produit. Le prix moyen est passé de 773 euros en 2001 à 295 euros aujourd'hui.

Avec en plus une donnée nouvelle, la forte progression des téléphones appareils photo: les photophones. Si on se base sur l’exemple de certains pays plus avancés en technologie de pointe, comme le Japon, on assiste déjà à une migration des utilisateurs vers ces services à valeur ajoutée. J-Phone, filiale japonaise de Vodaphone, a annoncé en janvier 2003, avoir vendu plus de huit millions de téléphones avec appareil photo intégré depuis leur mise sur le marché en 2001.



par Myriam  Berber

Article publié le 25/08/2004 Dernière mise à jour le 25/08/2004 à 16:09 TU