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Haïti

La tempête «Jeanne» a fait plus de 700 morts

Aux Gonaïves, des Haïtiens montés sur le toit d'une maison essaient d'échapper aux inondations. 

		(Photo: AFP)
Aux Gonaïves, des Haïtiens montés sur le toit d'une maison essaient d'échapper aux inondations.
(Photo: AFP)
L'Haïti n'en finit plus de compter ses morts. Le bilan est très lourd : plus de 700 personnes sont mortes et des milliers de disparus dans les inondations et les glissements de terrain provoquées par le passage de la tempête tropicale Jeanne. Le nord de l'île et notamment la ville des Gonaïves est la région la plus durement touchée. Aux Gonaïves et dans les communes alentours, la mission des Nations unies en Haïti a commencé a mettre en place une aide humanitaire. Une tonne de vivres, de médicaments et d’eau potable devrait être acheminé par le programme alimentaire mondial.

«J'ai survolé la savane désolée, une dizaine de kilomètres avant Gonaïves, c'est une vaste mer. Il n'y pas une seule maison dans la ville des Gonaïves qui ne soit inondée», a témoigné le Premier ministre haïtien Gérard Latortue qui a décrété un deuil national de trois jours en Haïti après le passage de Jeanne. Après avoir traversé une partie des Caraïbes et fait 9 morts aux Bahamas, 2 à Porto Rico et 7 en République dominicaine, Jeanne -quatrième grande dépression tropicale de l’été dans la région après Charley, Frances et Yvan–  a eu raison des régions nord et nord-ouest d’Haïti. La queue de ce cyclone qui s’est éloignée dimanche en direction de l’Atlantique, devrait rester au-dessus de la mer dans les prochains jours.

Selon le dernier bilan officiel fourni par la mission des Nations unies, la tempête Jeanne a fait plus de 700 morts, dont 600 aux Gonaïves, la ville du Nord où de très nombreux dégâts matériels ont été enregistrés. Dans les rues de la ville submergées d’eau, les glissements de terrain et les inondations ont détruit la plupart des maisons basses et des cahutes pauvres des quartiers populaires. Selon les estimations de la protection civile haïtienne, le nombre de personnes sinistrées atteindrait plus de 80 000 personnes, soit 80% de la population de la ville.

Une aide humanitaire

Le reste de la région n’est pas épargné par ce cataclysme sans précédent, 56 corps ont été retrouvés dans la ville plus au nord de Port-de-Paix. Dix sept autres victimes ont été enregistrées dans la ville de Terre-Neuve. Les dégâts matériels sont également considérables dans ces localités inondées. Aux Gonaïves et dans les communes alentours, la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) a commencé a mettre en place une aide humanitaire. Une tonne de médicaments devait être héliportée sur les Gonaïves, ainsi que des équipes de Médecins sans frontières (MSF). Une tonne de vivres, de médicaments et d’eau potable devrait être également acheminé par le programme alimentaire mondial (Pam) dans les régions sinistrées.

La situation d’Haïti –le pays le plus pauvre du continent américain- risque encore de s’aggraver puisque le centre national des ouragans basé à Miami a d’ores et déjà repéré Karl, un ouragan de catégorie deux sur une échelle de cinq qui se trouve actuellement à l’ouest des îles du Cap Vert. Des vents de 165 kilomètres heures ont été enregistrés et le cyclone devrait se renforcer dans les prochaines heures. Localisé à quelque 1700 kilomètres à l’est des Petites Antilles,  Karl devrait se diriger vers le nord-est et donc épargner en principe les terres.



par Myriam  Berber

Article publié le 21/09/2004 Dernière mise à jour le 21/09/2004 à 13:41 TU

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Guy Gauvreau

Responsable du Programme alimentaire mondial en Haïti

«Même si on apporte le riz et nos rations alimentaires, les gens n'ont aucune possibilité de les faire cuire sur place»

[21/09/2004]

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