Proche-Orient
Brusque dégradation de l’état de santé de Yasser Arafat
(Photo : AFP)
L'état de santé de Yasser Arafat s'est sérieusement détérioré, mercredi soir, après la rupture du jeûne. Selon le secrétaire général du gouvernement palestinien, Arafat serait dans « un état critique ». Des médecins tunisiens et palestiniens ont passé la nuit à son chevet, mais ne se sont pas résolus à une hospitalisation. Dans la soirée de mercredi, les autorités israéliennes faisaient savoir qu'Arafat pouvait être évacué de son quartier général de la Mouqataa, où il est confiné depuis décembre 2001 vers l'hôpital de Ramallah. Sans garantir toutefois son retour. Pour l'instant, la direction palestinienne a opté pour un renfort médical. Des médecins égyptiens et jordaniens devait arriver à Ramallah dans la journée et, parmi eux, un neurologue jordanien qui suit le leader palestinien depuis 25 ans.
Les responsables de l'OLP et de l'Autorité palestinienne se sont pressés au chevet du vieux leader qui incarne depuis 40 ans la lutte du peuple palestinien. Tandis que les habitants de Ramallah, se sont rassemblés par centaines devant la Mouqataa. Soha, l'épouse de Yasser Arafat et Zahwa, sa fille unique, installées à Paris, devraient également arriver à Ramallah.
Quelle transition ?
En cas d'incapacité prolongée ou de disparition de Yasser Arafat, il sera extrêmement difficile et compliqué d'assurer une transition tranquille...Car Yasser Arafat - Abou Ammar pour son peuple- domine depuis 40 ans la scène politique palestinienne. Il n'a jamais eu de numéro 2 , encore moins de successeur... Selon l'article 119 de la Loi Fondamentale de l'Autorité Palestinienne, il revient au Président du parlement d'assurer l'intérim jusqu'à la tenue de nouvelles élections dans un délai de 60 jours. Rawih Fattouh est un homme de confiance d'Arafat, mais il n'est pas membre de la direction de l'OLP qui domine l'Autorité et ne ferait donc pas le poids.
Par ailleurs, l'essentiel des villes palestiniennes de Cisjordanie comme la bande de Gaza étant encerclées ou occupées par l'armée israélienne, il sera certainement difficile d'organiser un scrutin dans le calme et la sérénité. L'hypothèse émise par des sources palestiniennes d'une direction collégiale ou d'un triumvirat semble la plus probable. Ce triumvirat comprendrait l'ancien Premier ministre Mahmoud Abbas, qui est le numéro deux de l'OLP; l'actuel Premier ministre Ahmed Qoreï et Salim Zaanoun, le Président du Conseil national palestinien - le parlement de l'OLP en exil. Mais cette hypothèse était démentie, dans la nuit, par le plus proche conseiller d'Arafat, Nabil Abou Roudeïnah.
par Farida Ayari
Article publié le 28/10/2004 Dernière mise à jour le 28/10/2004 à 09:31 TU