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Ukraine

Annulation probable du deuxième tour de la présidentielle

Le Parlement ukrainien réuni en séance extraordinaire a voté l'annulation du deuxième tour de l'élection présidentielle. 

		(Photo : AFP)
Le Parlement ukrainien réuni en séance extraordinaire a voté l'annulation du deuxième tour de l'élection présidentielle.
(Photo : AFP)
Près d’une semaine après le deuxième tour contesté de l’élection présidentielle, le Parlement ukrainien s’est réuni samedi en séance extraordinaire. Les députés ont voté une résolution dans laquelle le scrutin du 21 novembre est invalidé en raison des fraudes. Le Parlement se prononce également pour la dissolution de la commission électorale centrale.

Le Parlement ukrainien s’est réuni samedi en séance extraordinaire et a voté point par point une résolution dans le but de trouver une issue pacifique à la crise que connaît le pays depuis l’annonce des résultats du second tour de la présidentielle. L’un des points décisifs de ce texte, c’est l’invalidation du scrutin du 21 novembre. La résolution a été votée par 307 voix. Un seul député s’est prononcé contre, 106 se sont abstenus. Adoptée par la majorité des députés ukrainiens, la résolution n’est pas contraignante. Elle représente toute de même une victoire pour l’opposition qui conteste depuis plusieurs jours le résultat du deuxième tour de la présidentielle. « La décision politique la plus réaliste, compte tenu des accusations mutuelles d’irrégularités et de violations massives, est de reconnaître le scrutin invalide parce qu’il est impossible d’établir le résultat du vote », avait déclaré le président du Parlement Volodymyr Litvine, dès le début de cette séance extraordinaire en présence de la plupart des députés ukrainiens, dont la majorité est pro-gouvernementale. La résolution demande également la dissolution de la commission électorale centrale.

Vendredi, alors que les manifestations se poursuivaient à Kiev et dans les grandes villes du pays, le candidat de l’opposition Viktor Iouchtchenko, demandait la tenue d’un nouveau tour de scrutin le 12 décembre. Les partisans de Iouchtchenko ont par ailleurs déposé plainte devant la Cour suprême au sujet des fraudes. Cette plainte doit être examinée lundi.

Pas de recours à la force

Les médiations internationales semblent en tout cas avoir porté leurs fruits puisque samedi, la situation est restée calme même si, à Kiev, les accès aux bâtiments du gouvernement et de la présidence ont continué d’être bloqués par les manifestants. Dans une déclaration commune signée vendredi soir, l’opposition et le pouvoir ukrainien s’étaient engagés à ne pas avoir recours à la force dans cette crise sans précédent depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991. Une rencontre avait eu lieu entre Messieurs Koutchma, l’actuel président, Ianoukovitch, candidat du pouvoir, et Iouchtchenko, candidat de l’opposition, en présence de médiateurs européens et russe.

Samedi, Moscou a plaidé une nouvelle fois pour un règlement de la crise politique ukrainienne par des moyens légaux alors que Vladimir Poutine a publiquement soutenu Ianoukovitch, le candidat du pouvoir en place. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont jugé illégitime le résultat de l’élection du 21 novembre. Pour sa part le ministre des Affaires étrangères néerlandais Ben Bot, dont le pays exerce la présidence de l’Union européenne, a déclaré samedi à La Haye  « je pense que la meilleure solution serait d’avoir de nouvelles élections ». Vendredi, au cours de la médiation internationale qui s’est déroulée à Kiev, le Haut représentant de l’Union européenne pour la Politique étrangère, Javier Solana, avait mis en garde le pouvoir ukrainien, rappelant que la qualité des relations Ukraine-UE dépendra du respect des normes démocratiques.

Dans les villes de l’est du pays, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour soutenir le Premier ministre Viktor Ianoukovitch, candidat à l’élection présidentielle. L’Est ukrainien menace de prononcer son autonomie si l’opposition parvient à faire invalider les résultats de la présidentielle.



par Colette  Thomas

Article publié le 27/11/2004 Dernière mise à jour le 27/11/2004 à 16:11 TU

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Envoyé spécial de RFI à Kiev

«Dans la rue c'est très nettement le scepticisme qui domine.»

[27/11/2004]

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