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Côte d’Ivoire

Soro et Simone Gbagbo sur la liste de l’ONU

Guillaume Soro, le chef des rebelles ivoiriens et Simone Gbagbo, l'épouse du président de la Côte d'Ivoire.(Photos: AFP)
Guillaume Soro, le chef des rebelles ivoiriens et Simone Gbagbo, l'épouse du président de la Côte d'Ivoire.
(Photos: AFP)
RFI est en mesure de révéler que le chef des rebelles ivoiriens Guillaume Soro et Simone Gbagbo, l’épouse du président, sont accusés de violations graves des droits de l’homme, par une mission d’enquête de l’ONU. Leurs noms  figurent dans une liste secrète, mise seulement à la disposition du Conseil de sécurité, avec des mesures de précautions exceptionnelles.

De notre correspondant à New York (Nations unies)

Les diplomates pouvaient seulement consulter la liste et prendre des notes, dans un local mis à leur disposition par l’ONU. Mais ils n’étaient pas autorisés à faire de photocopies. RFI a été informée par plusieurs sources du contenu de cette liste, rédigée par une commission d’enquête du Haut commissariat aux droits de l’homme qui a passé deux mois dans le pays, l’été dernier, et a remis un rapport, qui avait «fuité» dans la presse ivoirienne en décembre. Il y était question de massacres, de tortures et de viols, dans les deux camps.

Le rapport remis fin décembre détaillait des crimes particulièrement sanglants commis depuis septembre 2002. Mais l’ONU a refusé de publier les noms des coupables présumés, qui figurent dans une annexe secrète. On y trouve, dans les deux camps, 95 personnes, soupçonnées de crimes graves. Parmi les personnalités les plus connues, Guillaume Soro, le chef de file des rebelles, est accusé «d’exécutions sommaires»; Simone Gbagbo, l’épouse du président, est accusée «de parrainage des escadrons de la mort»; Kadet Bertin, le conseiller présidentiel en matière de défense, est accusé d’être «responsable des escadrons de la mort»; Charles Blé Goudé, le leader des Jeunes patriotes, est lui accusé «d’enlèvement, d’incitation à la violence, à la xénophobie et à la haine raciale et de trouble à l’ordre public».

Cette liste a été compilée par cinq enquêteurs du Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, qui ont passé deux mois dans le pays. Ils recommandent au Conseil de sécurité de saisir la Cour pénale internationale. Les individus nommées dans ce document ne font toutefois pas encore l’objet de sanctions. La décision est entre les mains du Conseil de sécurité, qui va dresser la liste des personnes dont les biens seront gelés et les passeports confisqués. La résolution 1572 prévoit notamment de sanctionner les auteurs de violations graves des droits de l’homme, mais aussi ceux qui incitent à la haine, violent l’embargo sur les armes et bloquent le processus de paix.


par Philippe  Bolopion

Article publié le 28/01/2005 Dernière mise à jour le 28/01/2005 à 16:39 TU