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Institut du monde arabe

Les nouvelles orientations de l'IMA

Le président de l'IMA, Yves Guéna.(Photo: AFP)
Le président de l'IMA, Yves Guéna.
(Photo: AFP)
Le président de l’Institut, Yves Guéna, a fait part lundi devant la presse de son désir de développer des activités qui mettent l’accent sur la modernité du monde arabe, et de favoriser la coopération scientifique entre la France et les pays arabes. Pour donner un coup d’envoi à cette nouvelle orientation, l’IMA accueillera en octobre prochain une exposition sur le Moyen-Age, l’Age d’or des sciences arabes, qui sera densifiée par une série de colloques et de rendez-vous scientifiques donnant aux entreprises françaises et aux chercheurs arabes et français contemporains la possibilité de se rencontrer. Créée en 1980 conjointement par la France et les membres de la Ligue des Etats arabes, l’IMA a eu dès le départ pour vocation de faire davantage connaître aux publics français et européens l’apport du monde arabe à la civilisation universelle, et de promouvoir le dialogue entre l’Orient et l’Occident.

«Si nous entendons garder l’éclat muséographique de l’IMA, nous disons aussi que quels que soient les risques nous mettrons désormais dans nos programmations l’accent et les efforts d’une part sur les sujets contemporains et d’autre part sur les réactions à l’actualité pour aider à la compréhension réciproque. A ce titre, la coopération dans les domaines des sciences et des techniques entre la France et les pays arabes est conforme à la vocation initiale, et donne un tour plus contemporain aux activités de l’IMA», a souligné en substance Yves Guéna. Pour ce coup d’envoi de la nouvelle orientation, le 3 mars 2005, l’Institut a programmé, en partenariat avec le ministère de la Recherche, une rencontre entre les jeunes chercheurs arabes, les responsables des entreprises françaises, et les instituts de recherche français. Cette initiative a pour ambition de créer  un réseau entre les entreprises françaises implantées dans le monde arabe et cette future élite scientifique constituée de jeunes doctorants originaires de pays arabes qui ont choisi la France pour terminer leur thèse, ou leurs études, dans le domaine des sciences exactes, à la manière d’un «pont entre deux cultures partageant des préoccupations communes». Ce sera en outre, pour l’IMA, «l’occasion d’annoncer l’octroi de bourses d’étudiants et la création prochaine d’un prix devant récompenser de jeunes chercheurs».

Un colloque a été annoncé à l’horizon d’avril 2005, établi en partenariat avec l’Académie des sciences et l’Organisation éducative, scientifique et culturelle islamique (ISESCO): après avoir dressé «un bilan sans complaisance de la recherche dans le monde arabe et des politiques qui y sont liées, des propositions seront faites, pouvant favoriser le transfert de technologies, notamment en partenariat avec l’Union européenne» pour apporter des solutions à moyen et long terme. Et, en marge de ces rencontres initiales, l’Institut organisera régulièrement à partir de l’automne 2005, les Rendez-vous scientifiques de l’IMA. Ces manifestations trimestrielles, centrées autour des disciplines scientifiques, promettent des débats de haut niveau intéressant les spécialistes comme par exemple «Evolutions climatiques et accès aux ressources en eau» ou bien «Maîtrise et transport de l’énergie solaire», en partenariat avec le Commissariat à l’énergie atomique.

L’IMA, un lieu d’échanges et des actions délocalisées

Au-delà de cette stricte orientation scientifique, Yves Guéna a insisté plus globalement sur son désir d’infléchir les activités de l’Institut afin qu’il ne soit pas seulement ancré dans le passé et les pièces de musée, mais davantage en prise sur le monde contemporain, inscrit dans la vie moderne et l’actualité. A ce titre, Yves Guéna, se disant séduit par Karim Kacel,

a exprimé son souci de s’intéresser à la culture beur, celle des arabes français deuxième génération. Il a par ailleurs assuré que l’IMA planchait sur «des expositions en province, représentatives du monde arabe, mais adaptées selon qu’on soit à Lyon ou à Nantes». L’IMA envisage de se décentraliser de la sorte ponctuellement pour des expositions temporaires et itinérantes.

Toutefois, la presse est sortie de cette rencontre avec quelques regrets. Ainsi, à un journaliste tunisien curieux de savoir s’il existait ou non, au sein de l’IMA, une commission susceptible de faire rayonner des publications traitant spécifiquement du monde arabe et de ses enjeux, il a été répondu: «Nous organisons chaque année des rencontres au moment du Salon du livre. Ce n’est pas notre rôle de diffuser les livres arabes». A un représentant de la presse palestinienne, exprimant le regret qu’il n’y ait aucun Palestinien au Conseil d’administration, le ministre a répondu : «Je ne suis pas le gouvernement français. Ne me posez pas de question trop politiques. Ici tous les pays qui relèvent de la Ligue arabe sont représentés», puis il a présenté ses excuses sur cette bévue -la Palestine faisant partie de la Ligue-, et rectifié sa réponse en assurant: «lorsqu’il s’agira de renouveler le Conseil d’administration je serai attentif à ce point». Enfin, une journaliste de la presse algérienne, l’interrogeant sur ce qui était envisagé à l’occasion de la ratification  du traité d’amitié franco-algérienne en juin 2005, a été déboutée: «Marquerons-nous cela ici ? Je ne sais pas si c’est le rôle de l’IMA. C’est l’affaire du Président de la République et du Parlement, mais j’applaudis à l’amitié franco-algérienne».


par Dominique  Raizon

Article publié le 08/02/2005 Dernière mise à jour le 08/02/2005 à 16:50 TU

Pour en savoir plus:

www.sciences-ima.org

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Hassan Abouyoub

Ambassadeur du Maroc en France

«En partenariat avec l'Union européenne, les pays arabes doivent adopter un projet mobilisateur en tenant compte en premier lieu des jeunes.»

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