Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Informatique

HP limoge sa présidente

Carly Fiorina dirigeait le numéro deux mondial de la micro-informatique.( Photo : AFP )
Carly Fiorina dirigeait le numéro deux mondial de la micro-informatique.
( Photo : AFP )
Aux Etats-Unis, le numéro deux mondial de l’informatique Hewlett-Packard a remercié sa présidente Carly Fiorina. Des critiques très nombreuses s’étaient élevées pour souligner le manque de performances financières de la fusion d’Hewlett-Packard avec Compaq.

Après six ans à la tête du géant de l'informatique, Carly Fiorina qui dirigeait Hewlett-Packard a été renvoyée par son conseil d’administration. L'annonce de ce départ a surpris toute la Silicon Valley aux États-Unis, où Hewlett-Packard est suivi de très près car c'est l'une des trente valeurs-vedettes de l'indice Dow Jones. «Bien que je regrette que le conseil d'administration et moi-même ayons des différends sur la façon de mettre en oeuvre la stratégie de HP, je respecte leur décision», écrit l’ancienne présidente dans un communiqué officiel. Pas de remplaçant pour l’instant, Robert Wayman, l’actuel directeur financier devrait assurer l’intérim.

Carly Fiorina paie ainsi les conséquences de sa stratégie industrielle. Le rachat par Hewlett-Packard du constructeur informatique Compaq fin 2001 pour près de 20 milliards de dollars n’a jamais permis, comme Carla Fiorina l’avait promis, de redresser les marges sur le secteur des ordinateurs personnels. Au contraire même, puisque, depuis l’opération avec son concurrent Compaq, le titre de HP a perdu près de la moitié de sa valeur.

21 millions de dollars d’indemnités

Malgré 17 000 licenciements et d'énormes réductions de coûts, la fusion Hewlett-Packard-Compaq est en effet considérée comme un échec. Alors que cette opération devrait doubler les bénéfices du groupe, le résultat net enregistré en 2004 (3,5 milliards de dollars) est le même qu’en 1999. Aucun des objectifs de rentabilité des différentes divisions, à l’exception des imprimantes, n’a été rempli au cours des deux dernières années, laissant le champ libre à son concurrent le constructeur informatique Dell désormais le numéro un du secteur. En 2004, la part de marché de Dell est passée de 23,1%, à 16,4 points, tandis que celle de Hewlett-Packard ne gagnait que 12%.

Le départ de Carly Fiorina a été salué par la bourse. Jeudi soir à Wall Street, le titre HP s’envolait de 7 %. Son éviction de la direction de HP a également relancé le débat sur l’opportunité de casser l’unité d’un groupe qui est très rentable la division des imprimantes ou la photo numérique (16% de marge) mais peine de plus en plus dans les autres activités (PC, serveurs, logiciels et services). Les analystes s’attendent à une scission du groupe pour revenir à une spécialisation plus rentable.

Carleton Fiorina qui a été la première femme à diriger les destinées d’un grand groupe informatique, repart avec des indemnités de départ de plus de 21 millions de dollars. Avant de rejoindre HP, celle que l’on prénomme «Carly» a travaillé pendant plus de vingt ans chez AT&T. En 1996, à la suite de la division de AT&T en trois entreprises indépendantes, elle prend la direction de Lucent Technologies. Diplômée de l’Université de Stanford, en histoire médiévale et en philosophie, Carly a également élue à la Chambre de commerce sino-américaine.


par Myriam  Berber

Article publié le 10/02/2005 Dernière mise à jour le 10/02/2005 à 19:52 TU