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Espagne

Large victoire du « oui », forte abstention

Jose Luis Rodriguez Zapatero, le Premier ministre espagnol et Miguel Angel Moratinos, le ministre des Affaires étrangères, se félicitent du oui à la Constitution.(Photo: AFP)
Jose Luis Rodriguez Zapatero, le Premier ministre espagnol et Miguel Angel Moratinos, le ministre des Affaires étrangères, se félicitent du oui à la Constitution.
(Photo: AFP)
Les Espagnols ont approuvé à près de 77 % la constitution européenne, mais avec une faible participation (42 %). L’Espagne est le premier, parmi les Vingt-Cinq, à faire ratifier la constitution par référendum.

L’Espagne n’était pas le premier, mais le quatrième des pays de l’Union européenne à ratifier le projet de constitution des Vingt-Cinq. Mais les autres (Lituanie, Hongrie et Slovénie) avaient choisi la voie parlementaire. Autant dire que le scrutin espagnol était suivi avec attention par ceux des membres de l’UE, tels la France ou le Royaume-Uni qui ont également choisi de faire appel au peuple.

Le résultat ne faisait guère de doute : un large succès du « oui » qui obtient 76,32 % des suffrages exprimés. Mais la participation est faible : 42,32 %. Les raisons de cette faible mobilisation sont multiples : dans ce pays où l’hostilité à la construction européenne est ultra-minoritaire, l’abstention traduit davantage un manque d’intérêt pour un scrutin dont le résultat était connu d’avance. Mais elle comporte également un message politique plus fort –et plus préoccupant pour le Premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero : le Parti populaire espagnol (PPE), officiellement partisan du « oui », n’a fait campagne que du bout des lèvres, laissant entendre qu’il ne fallait pas permettre au nouveau dirigeant socialiste de bénéficier politiquement d’une victoire à ce référendum. De même, l’Église catholique, dont la hiérarchie est en délicatesse avec le pouvoir sur des questions de société (divorce, union libre, avortement, etc.) a fait savoir que l’abstention était une option légitime.

Un effet d’entraînement sur le reste de l’Europe ?

Bien que la participation électorale ne soit pas « scandaleusement basse », selon l’expression du politologue espagnol Juan Diez, le prestige politique de Zapatero pourrait en être quelque peu affecté. Pour autant, ce dernier a appelé le reste de l’Europe « à suivre le chemin ouvert » par les électeurs espagnols. Une invitation qui s’adresse tout particulièrement aux électeurs français qui seront appelés aux urnes vraisemblablement en mai, mais aussi aux Portugais, qui voteront en avril après avoir, ce dimanche, donné une majorité aux socialistes.

En France, le président Jacques Chirac, qui avait fait le déplacement à Barcelone pour soutenir le « oui » aux côtés de Zapatero, a repris la formule même de celui-ci, estimant que le vote espagnol « montre le chemin aux autres pays qui ratifieront ce traité dans les mois à venir ». Même formulation pour François Hollande, le premier secrétaire du PS qui, lui aussi, a fait campagne aux côtés de Zapatero après avoir remporté un premier référendum sur la constitution, celui qu’il a organisé au sein de son parti en faveur du « oui ». A Bruxelles, les responsables de la Commission, qu’il s’agissent de son président José Manuel Durão Barroso ou du responsable de la politique étrangère, l’Espagnol Javier Solana se réjouissent également.

Mais les adversaires du projet, notamment en France, n’ont pas manqué de souligner la forte abstention. Pour le socialiste (partisan du « non ») Henri Emmanuelli, ce vote est « la confirmation d’une véritable carence démocratique de l’Europe qui devient très, très, très préoccupante ». Le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon, également opposé au texte, parle quant à lui d’un « immense flop ».

par Olivier  Da Lage

Article publié le 21/02/2005 Dernière mise à jour le 21/02/2005 à 13:26 TU

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Ana Palacio

Présidente de la commission des Affaires européennes à l'Assemblée

«L'Espagne n'a pas quitté le clan de ceux qui font avancer l'Europe.»

Rafael Estrella

Chef du groupe parlementaire du parti socialiste ouvrier espagnol, le PSOE

«Le peuple espagnol savait que le résultat serait oui, alors peu de gens sont allés voter.»

François Hollande

Secrétaire du Parti socialiste

«Il faut que la position qui a été adoptée par les socialistes français deviennent demain la position de la France.»

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