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Centrafrique

Les Centrafricains ont voté dans le calme

Les opérations de vote étaient longues parce que présidentielle et législatives étaitent cumulées. Une électrice scrute attentivement son bulletin avant de le déposer dans l'urne.(photo : AFP)
Les opérations de vote étaient longues parce que présidentielle et législatives étaitent cumulées. Une électrice scrute attentivement son bulletin avant de le déposer dans l'urne.
(photo : AFP)
Malgré quelques accrocs ci et là, tous les observateurs ont globalement donné une bonne note à cette journée de consultation qui marque un premier pas du pays sur le chemin de la démocratie.

Candidats, électeurs et observateurs sont unanimes pour constater un bon déroulement du double scrutin du 13 mars. Les citoyens centrafricains étaient invités à élire le président de la République et parmi les 900 candidats les 105 députés qui constitueront la nouvelle assemblée nationale. Cette consultation marque la fin de la transition et le début d’une nouvelle ère en Centrafrique. Cette perspective a mobilisé une grande majorité des électeurs centrafricains, qui ont pris d’assaut les bureaux de vote. Mais à Bangui et dans plusieurs circonscriptions en provinces, plusieurs bureaux ont ouvert avec beaucoup de retard. Par endroit, les observateurs ont noté plus de deux heures de retard.  

La longueur des opérations de vote, deux en une, n’a pas permis à tous les électeurs de s’acquitter de leur devoir civique. Leur colère était vive tant l’attente était longue « et pour rien », crient de nombreux déçus de la consultation du 13 mars. La fermeture officielle des bureaux de vote était fixée à 16h00 locales, mais il y a plusieurs « prolongations », jusqu’à 18h00. Loin de s’émouvoir de la fermeture « trop tôt » des bureaux de vote, tous les états-majors des partis politiques s’en sont plutôt félicités. Tout le monde avait visiblement fait le choix de la fermeture en plein jour ce qui constituait en soi un effet dissuasif  pour tous ceux qui seraient tentés de frauder. Malgré cette précaution, de nombreux électeurs ont eu la surprise de voir en face de leur nom des signatures déjà apposées alors qu’ils n’avaient pas encore voté. Par ailleurs, de nombreux électeurs ont tenté en vain de voter à maintes reprises, et plusieurs autres, une vingtaine, ont été arrêtés en possession de centaines de cartes d’électeurs.

Résultats au compte-gouttes

Ces incidents, marginaux, pour de nombreux observateurs, n’ont pas découragé les électeurs ni entamé leur «détermination à accomplir leur devoir de citoyen qui s’est traduite par leur patience, leur discipline dans les files d’attente, souvent sous un soleil accablant et leur esprit de tolérance», s’est réjoui Jean Willybiro-Sako, le président de la Commission électorale mixte et indépendante (Cémi). Mais cette attitude n’a pas partout prévalu. A Paris, le scrutin a dû être annulé, parce que certains Centrafricains non inscrits sur les listes et dépourvus de cartes ont violemment exprimé leur mécontentement en saccageant le matériel électoral. En revanche la Cémi a constaté un bon déroulement du scrutin dans les villes françaises de Lyon et de Bordeaux.

Dans la soirée, à la lumière des lampes à pétrole et bougies le dépouillement des suffrages a été assuré et les résultats arrivent au compte-gouttes dans les bureaux de la Cémi à Bangui. Dans la soirée du 14 mars, quelques résultats devraient être publiés. La Cémi veut ainsi procéder, en annonçant les résultats bureau par bureau, pour garantir une certaine transparence. Pour l’instant aucun chiffre n’est publié ni sur le taux de participation ni sur les grandes tendances. Mais les militants du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), de l’ancien président Ange-Félix Patassé, croient au bon score de leur nouveau champion, l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé. Sur les 16 provinces de l’Ouest, ils pensent rallier les 8 les plus peuplées et envisagent déjà un deuxième tour face au président sortant, le général François Bozizé ou face à l’ancien président, le général André Kolingba. Dans tous les cas l’état-major du MLPC parie sur la popularité du parti et envisage déjà un rôle important dans la prochaine législature. Un optimisme moins triomphant est affiché par les autres partis qui espèrent se consoler de la présidentielle par un bon score aux législatives.

par Didier  Samson

Article publié le 14/03/2005 Dernière mise à jour le 14/03/2005 à 16:59 TU