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Côte d'Ivoire

Les différentes étapes de la réconciliation

Le représentant spécial des Nations unies en Côte d'Ivoire Pierre Schori (G) et le président Laurent Gbagbo. Outre des réunions avec «les forces vives de la nation», le président ivoirien multiplie les rencontres avec les représentants d'organisations internationales.(Photo : AFP)
Le représentant spécial des Nations unies en Côte d'Ivoire Pierre Schori (G) et le président Laurent Gbagbo. Outre des réunions avec «les forces vives de la nation», le président ivoirien multiplie les rencontres avec les représentants d'organisations internationales.
(Photo : AFP)
Après la médiation du président sud-africain Thabo Mbeki, l’heure est aux concertations en Côte d’Ivoire. Le président sud-africain, qui a hérité du dossier Côte d’Ivoire, au titre de l’Union africaine a conclu plusieurs mois de médiation par en fixant aux différentes parties en conflit la marche à suivre vers une réconciliation nationale.

Le médiateur est devenu le donneur d’ordre qui énonce des règles à respecter en dévoilant, par exemple, la liste des présidentiables et en prenant soin d’éviter la case « référendum ». Il propose à tous les acteurs politiques de Côte d’Ivoire d’aller aux élections et demande au président Laurent Gbagbo de favoriser l’application de l’accord de Pretoria. Thabo Mbeki a aussi dépêché en Côte d’Ivoire un émissaire, Silumko Sokupa Sokupa, qui accompagne la mise en application de l’accord et qui joue le rôle de modérateur dans les différentes réunions des belligérants. Pour la médiation sud-africaine, l’accord de Pretoria est une chance pour la sortie de crise.  

Le président Laurent Gbagbo n’a fait aucun commentaire, mais invite les groupes socio-professionnels, à des réunions de concertation entre le 18 avril et le 3 mai. Le président ivoirien ouvrira cette série de rencontres avec les associations de jeunes, puis suivront les forces de défense et de sécurité, les représentants des institutions de la république et le parlement. Laurent Gbagbo entend faire de ces concertations une opportunité de rencontre avec les « forces vives de la nation ». Son calendrier prévoit également des débats avec les associations de femmes, les syndicats, les représentants des confessions religieuses et tous les chefs traditionnels.

Du côté de la rébellion on dit, « avoir pris acte » des différents points énoncés dans l’accord de Pretoria. Une annonce de participation au Conseil des ministres du gouvernement le 15 avril est faite à la presse suivie d’une précision apportée par le secrétariat général des Forces nouvelles : « c’est le ministre d’Etat Issa Diakité seul qui ira au prochain conseil des ministres au nom des Forces nouvelles ». Ces dernières affirment que la sécurité des huit autres ministres issus de leurs rangs n’est pas garantie.

Scrutin présidentiel en octobre

Par ailleurs, les rebelles constitués en Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) ont rencontré, le 14 avril à Bouaké, dans leur fief, l’état-major des Forces loyalistes (Fanci), dans le cadre du désarmement prévu par l’accord de Pretoria. Cette première rencontre a révélé « quelques divergences », précisent les Forces nouvelles. Les deux parties se sont donné un nouveau rendez-vous le 16 avril. Les points de discussions portent sur les milices à l’ouest de la Côte d’Ivoire en zone loyaliste évaluées à près de 10 000 hommes. Les rebelles en font un angle important des négociations, mais accèdent difficilement au point de l’accord qui concerne le désarmement de leurs troupes. Néanmoins, les deux parties ont pu fixer quelques dates dans le cadre de la reprise du processus de désarmement.

Le 19 avril une réunion quadripartite est prévue entre les Forces nouvelles, Forces de défense et de sécurité, Forces internationales et la médiation sud-africaine. Le programme « Désarmement, démobilisation et réinsertion » (DDR), pourrait être relancé par la tenue d’un séminaire du 2 au 6 mai. L’accord de Pretoria prévoit, dès le démarrage du cantonnement, la formation de 600 rebelles qui seront déployés aux côtés de l’ONUCI, dans le nord du pays pour servir de force de sécurité. Le cantonnement de l’armée ivoirienne est aussi mentionné.  Mais une première étape devrait être le cantonnement des FAFN, ce qui devrait permettre la tenue du scrutin présidentiel en octobre prochain dans un pays réunifié.


par Didier  Samson

Article publié le 15/04/2005 Dernière mise à jour le 15/04/2005 à 17:26 TU