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Internet

Mineurs en danger

François Fillon, le ministre de l'Education nationale, entouré de François d'Aubert, ministre délégué à la Recherche et d'Isabelle Barnier, avocate, le 18 mai 2005, lors du lancement de l'opération «Sur la Toile, méfie-toi des pièges».(Photo : AFP)
François Fillon, le ministre de l'Education nationale, entouré de François d'Aubert, ministre délégué à la Recherche et d'Isabelle Barnier, avocate, le 18 mai 2005, lors du lancement de l'opération «Sur la Toile, méfie-toi des pièges».
(Photo : AFP)

Face aux menaces pédophiles et criminelles, le gouvernement français souhaite mieux protéger les mineurs qui naviguent sur la toile. L’Education nationale lance, dans ce but, une campagne de prévention des dangers d’Internet à destination des élèves mais également des enseignants et des parents. Cette opération baptisée «Sur la toile, méfie-toi des pièges» met l’accent sur l’éducation et la pédagogie. 


Les chiffres sont alarmants. Selon Interpol et l’Office central contre la criminalité liée aux TIC (OCLCTIC), entre 200 000 et 500 000 images pédo-pornographiques circulent en permanence sur le Net. Et 17% des mineurs ont déjà été exposés à un site pornographique, à un spam à caractère porno ou à des contenus violents. Comment protéger les enfants ? Les mineurs sont une proie facile sur la Toile. D’autant plus que les réseaux pédophiles utilisent de plus en plus les chats, les blogs et les forums de discussions qu’affectionnent les jeunes.

Surfer sur le Net, cela s’apprend. François Fillon, le ministre français de l’Education nationale, a annoncé récemment la mise en place d’une campagne baptisée «Sur la toile, méfie-toi des pièges» qui vise à responsabiliser les mineurs aux usages du Net et à les protéger contre les contenus illicites. Comme l’a souligné le ministre, «le Web est un formidable outil, mais aussi une zone de non droit ouverte à tous les abus des pédophiles».Premier volet de cette action, 800 000 élèves de classe de CM2 recevront un tapis de souris en forme de toile d'araignée sur laquelle sont inscrits dix commandements à respecter comme «ne jamais donner son numéro de téléphone», «n'accepter aucun rendez-vous avec des inconnus» ou encore «une image te choque, quitte le site immédiatement !». Les professeurs des écoles devront organiser une séance pédagogique pour expliquer ces messages un par un aux enfants.

Le label «Net+sûr»»

Ce dispositif accompagne plusieurs initiatives déjà mises en place comme la généralisation des logiciels de filtrage d’Internet dans le cadre scolaire. A ce jour, 90% des collèges et lycées et 80 % des écoles sont déjà équipés de ces programmes. D’autres dispositions ont également été mises en place comme la constitution d’une liste noire qui répertorie plus de 400 000 sites inadaptés à un usage pédagogique, la rédaction de chartes-type de bonne conduite sur l’utilisation du Net et le site mineurs.fr qui met notamment en ligne tous les textes de lois en la matière.

Les pédo-criminels n’ont plus besoin d’approcher les enfants à la sortie de l’école, ils les approchent directement à domicile via Internet. Un jeune sur deux dispose d’une connexion Internet chez lui. La première surveillance reste celle assurée par les parents. Un domaine où il reste, semble-t-il, beaucoup à faire puisque bon nombre de parents ne perçoivent pas toujours les conséquences des pratiques de leurs enfants sur la toile.

François Fillon a également décidé de mettre en place, en coordination avec le ministère de la Recherche, plusieurs dispositions relatives à la protection des enfants contre les contenus préjudiciables sur Internet. Ce plan baptisé «Confiance» s’adresse à l’ensemble des acteurs d’Internet, institutions politiques, associations et industriels. Les Fournisseurs d’accès à Internet (FAI) ont largement été mis à contribution. Un label «Net+sûr» lancé à l’initiative de la majorité de l’Association des Fournisseurs d’Accès et de services internet (AFA) est apposé depuis le début de l’année sur les portails des hébergeurs.

De nombreuses associations qui travaillent dans le domaine de la protection de l’enfance se sont jointes à cette campagne, parmi lesquelles les organisations «La Fondation pour l’enfance» et «La Fédération européenne pour les enfants sexuellement exploités» qui estiment qu’il «devient urgent d'élargir cette campagne à toute l'Europe et surtout aux nouveaux entrants, les pays de l'est». Ces associations s’inquiètent également de l’utilisation des mineurs internautes pour collecter des données personnelles toujours plus précises et plus nombreuses sur leur environnement familial, social, économique et préconise un renforcement de la législation actuelle.  


par Myriam  Berber

Article publié le 23/05/2005 Dernière mise à jour le 23/05/2005 à 17:52 TU