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Cybercriminalité

Le gouvernement français passe à la vitesse supérieure

Salle de commandement informatisée à la préfecture de police de Paris. 

		(Photo: AFP)
Salle de commandement informatisée à la préfecture de police de Paris.
(Photo: AFP)
Devant la multiplication de toutes les formes de cybercriminalité : de la pédophilie au piratage et des fraudes bancaires à l’antisémitisme, le ministre français de l’Intérieur Dominique de Villepin a décidé de prendre les choses en main. Le travail du gouvernement devrait s’opérer en plusieurs étapes. Il prévoit le renforcement des moyens humains et financiers attribués à la lutte contre la cybercriminalité, la création d’un réseau d’experts police-gendarmerie et l’application de systèmes de surveillance des sites véhiculant des contenus inacceptables. Avec, en particulier, une mesure phare: le doublement du nombre de policiers et gendarmes spécialisés dans la lutte contre la cybercriminalité d’ici 2007.
Cours d'informatique à l'école de police de Montbéliard. 

		(Photo: AFP)
Cours d'informatique à l'école de police de Montbéliard.
(Photo: AFP)

Le plan du gouvernement contre les cybercriminels entre dans sa phase active. Annoncé mi-août, il a été détaillé mardi 7 septembre à l’Office central de lutte contre la criminalité liés aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) à l’issue d’une visite du ministre français de l’Intérieur Dominique de Villepin. Ce plan marque un tournant dans le domaine de la lutte contre la cybercriminalité.

Doubler le nombre des spécialistes, mieux organiser leur activité, renforcer leur capacité d’investigation sur Internet et organiser un  meilleur partage des compétences, ce sont les grandes lignes du dispositif que le ministre de l’Intérieur compte mettre en place d’ici 2007. Aux termes de ce plan, le gouvernement s’engage à doubler dans les trois prochaines années le nombre de policiers et de gendarmes spécialisés dans la lutte contre la cybercriminalité pour passer de 300 à plus de 600 hommes.

Un réseau d’experts police-gendarmerie

Le second volet de ce plan prévoit d’augmenter le nombre des formations du personnel au regard de la rapidité de l’évolution technologique, avec un effort tout particulier en direction des officiers de police judiciaire. De même, pour «mieux appréhender les cyberdélinquants» et parce que «chaque progrès doit bénéficier en temps réel à l’ensemble des services», le ministre de l’Intérieur a annoncé la création d’un réseau d’experts police-gendarmerie «pour mieux partager les compétences» tant en faveur d’une veille technologique que de la recherche et du développement des outils informatiques.

Enfin, cette lutte passe par une augmentation de la surveillance des sites. Dominique de Villepin souhaite répartir la veille de la Toile entre la police et la gendarmerie. La première sera chargée des «faits de racisme, d'antisémitisme, de haine raciale, de terrorisme et de piratage informatique» tandis que la gendarmerie se consacrera à «la veille des contenus pédopornographiques». Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a également tenu à préciser que la coopération internationale reste un élément fondamental dans la lutte contre les cyberdélinquants.

Selon l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), la plupart des sites web à caractère pédophiles sont hébergés en Russie et aux Etats-Unis, même si dans leur grande majorité les images pédopornographiques viennent des pays de l’Est. Une situation qui complique la tâche des enquêteurs puisqu’ils dépendent d’une coopération internationale pas toujours évidente. Dominique de Villepin a annoncé qu’ «il ferait des propositions concrètes à des pays étrangers dès les prochains mois» et a appelé à une grande alliance pour lutter contre ce fléau.


par Myriam  Berber

Article publié le 08/09/2004 Dernière mise à jour le 08/09/2004 à 13:34 TU