Les maux de la techno
Spim et Spam, même combat
(Photo www.icq.com)
Dans le genre fléau de l’Internet et autres parasites, on connaissait le spam, désormais pour le même prix, vous avez droit au spim. Comprenez «spam over instant messaging». A la différence du spam, ce n’est pas le courrier électronique qui est visé par le spim, c’est la messagerie instantanée. Le spim est un mail non-sollicité qui sévit sur des systèmes comme Microsoft Messenger, Yahoo Messenger, AOL Messenger ou ICQ.
Concrètement. L’internaute reçoit sur sa messagerie instantanées un simple message sur une seule ligne qui affiche un URL et un message du type «Hello, check my website at www.xxx.com» . Qui se cache derrière? Tout comme les spams, 80% des spims sont écrits en langue anglaise dont une majorité proviennent des Etats-Unis, en général des mails à caractère pornographique ou vantant les mérites de produits santé type viagra, régime, stéroides ou de services financiers (crédits, emprunts immobiliers, prêts hypothécaires).
400 millions de spims en 2003
Comment on vous spimme? Si l’on en croit les sites spécialisés sur la Toile, les spimmers utilisent des techniques de virus, comme l’explique le site PCimpact: «certains outils développés par les spimmers ressemblent à des techniques de virus, comme concevoir un code malveillant qui exploite des vulnérabilités dans les logiciel de messagerie instantanée. Ils insèrent le code dans un lien ou dans un dossier qu'ils envoient ensuite aux utilisateurs. Si l'utilisateur active le code, les contacts dans la liste de la personne recevront en son nom ce même message».
Une enquête réalisée par le cabinet d’études Radicati Group constate que le spim va exploser cette année, pour passer de 400 millions en 2003 à 1,2 milliard en 2004. Le cabinet Radicati explique que cet accroissement serait principalement dû à l'augmentation du nombre d'utilisateurs de ces systèmes, aussi bien à domicile qu'en entreprise. Une autre enquête réalisée par le cabinet Yankee Group estime que près de 7% des messages instantanés échangés au travail seraient des spims. C’est encore peu par rapport au volume du spamming qui représente aujourd’hui un très grand danger pour Internet. Plus de 60% des mails échangés sur le réseau sont en effet des spams. Un fléau qui coûterait aux entreprises dans le monde 16 milliards d’euros en logiciels de filtrage et pertes de productivité.
Si ces messages indésirables coûtent une fortune aux entreprises, ils rapportent de l’argent aux annonceurs mais également aux entreprises spécialisées dans les technologies de filtrage. Pour l’heure, il n’existe pas encore de filtre anti-spim. Quoiqu’il en soit, les fabricants de logiciels et les opérateurs de télécommunications commencent à se pencher sérieusement sur la question.
par Myriam Berber
Article publié le 02/04/2004 Dernière mise à jour le 02/04/2004 à 15:23 TU