Immigration
Sauvés de la noyade par une bouteille à la mer
(Photo: AFP)
«Au secours, s'il vous plaît, aidez-nous!». C'est à ce message, glissé dans une bouteille, que 88 Équatoriens et Péruviens massés dans une chaloupe en perdition, doivent d'avoir été sauvés de la noyade.
Des «coyotes», comme on appelle là-bas les passeurs d'immigrants illégaux aux États-Unis, leur avaient d'abord soutiré 3 000 dollars à chacun, avant de les embarquer pour le Guatemala, d'où –assuraient-ils– ils les feraient entrer aux États-Unis par le Mexique.
Mais en chemin, emportant avec eux le matériel radio, ils les ont abandonnés à leur sort en haute mer dans l'océan Pacifique. Les passagers à la dérive ont plus tard entrevu leur salut en remarquant une ligne de pêche à laquelle ils ont attaché leur précieuse bouteille, qu'un bateau de pêcheurs, non loin de là, a pu remonter avec ses filets.
Rapatriés chez eux
Bientôt localisés, ils ont été remorqués jusqu'à la côte la plus proche, la petite île de Coco qui appartient au Costa-Rica et située à quelque 600 kilomètres au large de ce pays d'Amérique centrale. À peine 24 kilomètres carrés de zone intégralement protégée – l'île ayant été inscrite par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité – habitée seulement par les gardiens de cette réserve naturelle et les techniciens de l'association de protection des ressources marines et côtières Marviva.
Ces derniers ont pris en charge les rescapés, parmi lesquels des femmes et des enfants, qu'un navire équatorien faisant route vers la petite île s'apprêterait à rapatrier chez eux. Tandis que les écologistes locaux craignent que la quasi-épave dont ils ont hérité ne coule en répandant son carburant.
par Michèle Gayral
Article publié le 01/06/2005 Dernière mise à jour le 01/06/2005 à 15:12 TU