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Cyber-pédocriminalité

Vaste opération antipédophile

France: section de traque de la cyber-pédocriminalité à Bordeaux (Sud-Ouest).(Photo: AFP)
France: section de traque de la cyber-pédocriminalité à Bordeaux (Sud-Ouest).
(Photo: AFP)
Europol, l’office européen de police criminelle a lancé, mardi 14 juin, une vaste opération contre la pornographie infantile sur Internet dans treize pays européens. Entre 20 et 30 personnes ont été interpellées, dont une quinzaine en France. La plupart des suspects seront soumis à une enquête approfondie, suite à la saisie de grandes quantités d'ordinateurs, de vidéos et d'autres matériels contenant des images très choquantes.

L’opération baptisée «Icebreaker» par Europol, l’office européen de police criminelle, a abouti, mardi 14 juin, à une vague de perquisitions, dans treize pays européens. Le bilan s’avère particulièrement important. «Près de 150 adresses de personnes soupçonnées de pornographie infantile ont été perquisitionnées», a annoncé Europol qui a saisi, sur place, plus d’une centaine d’ordinateurs et de grandes quantités d’enregistrements, près de 2 000 DVD et CD-ROM, 300 cassettes vidéos et 35 cartes informatiques contenant des images à caractères pédophiles. Selon Europol, les photographies et les vidéos concernées montrent «des actes sexuels, dont des viols, sur des petits garçons et des fillettes pour la plupart originaires de l’Est de l’Europe ou du Sud-Est Asiatique». Reste que l’on ne sait pas encore si les perquisitions visaient des consommateurs ou producteurs d’images. L’enquête devrait y répondre.

Entre 20 et 30 personnes ont été interpellées, dont une quinzaine en France, à Paris, Lyon et Marseille. Un gendarme et un instituteur figurent parmi les suspects arrêtés dans l’Hexagone. Ils risquent deux à trois ans d’emprisonnement pour détention de pédopornographie. Sa diffusion expose à une peine maximale de 10 ans. En Belgique, une dizaine de personnes ont été interpellées. Trois en Hongrie, une en Islande et quatre en Suède. La police portugaise a également annoncé plusieurs mises en examens, sans en préciser le nombre.

«Une sorte d’Internet souterrain»

Selon l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), la plupart des sites web à caractère pédophile sont hébergés en Russie et aux Etats-Unis, même si dans leur grande majorité les images pédopornographiques viennent des pays de l’Est. Cette vaste opération internationale a concerné des utilisateurs de sites de pornographie infantile basés en Autriche, en Belgique, en France, en Allemagne, en Hongrie, en Islande, en Italie, aux Pays-Bas, mais également en Pologne, au Portugal, en Slovaquie, en Suède et en Grande-Bretagne.

Les internautes incriminés ont été repérés courant 2004 par la police italienne. Pendant leur surveillance, les carabiniers de Rome ont analysé le disque dur d’un ordinateur qui les a conduit à un serveur permettant de remonter à 200 sites pédophiles émanant d’une vingtaine de pays différents. «Nous sommes en face d’une forme extrêmement sophistiquée de trafic international. Les noms des sites extrêmement compliqués ne font pas du tout référence à la pédophilie et ne sont indiqué dans aucun moteur de rechercher classique. Les utilisateurs des sites sur lesquels les images sont très choquantes ne peuvent y accéder qu’après avoir tapé plusieurs mots de passe», a expliqué le colonel Leonardo Alestra, des carabiniers de Rome qui évoque «une sorte d’Internet souterrain auquel on n’accède que s’il l’on connaît plusieurs mots de passe». Les carabiniers ont ainsi comptabilisé jusqu’à 11 000 visites en 24 heures d’internautes qui téléchargeaient des photos et des enregistrement vidéo pornographiques figurant des enfants, très jeunes.

Si l’opération «Icebreaker» peut surprendre par son ampleur, elle n’est pourtant pas exceptionnelle. Déjà en avril dernier, l’opération «Falcon» menée conjointement par le FBI, la police fédérale américaine, Interpol et la police française avait permis le démantèlement d’un réseau actif dans plusieurs pays européens. Falcon avait notamment permis l’arrestation de 112 internautes français soupçonnés de pédophilie sur Internet.


par Myriam  Berber

Article publié le 15/06/2005 Dernière mise à jour le 15/06/2005 à 17:22 TU