Guinée Bissau
«Nino», en attendant les résultats définitifs
Photo : AFP
Joao Bernardo Vieira est en tête du deuxième tour de l’élection présidentielle du 24 juillet dernier, selon les résultats provisoires donnés par la Commission nationale électorale(CNE). Mais le parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap vert (PAIGC) du candidat Malam Bacai Sanha, a déposé des réclamations concernant deux régions. Selon les textes la CNE dispose de 48 heures pour recompter les bulletins des régions incriminées. C’est pourquoi le PAIGC, informé de la tendance en faveur de la partie adverse a prévenu qu’il ne reconnaîtra pas les résultats proclamés dans de telles conditions.
Plusieurs fois la date de proclamation des résultats a été repoussée donnant lieu à toute sorte de spéculations et de rumeurs. La situation politique s’est brutalement fragilisée obligeant les observateurs africains et européens à exiger des deux partis un strict respect du résultat des urnes. Mohammed Ibn Chambas, représentant de la CEDEAO, Joaquim Chissano, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, ancien président du Mozambique, Pierre Buyoya, le chef de la mission de la Francophonie, ancien président du Burundi et Johan Van Hecke, le représentant des observateurs de l’Union européenne, ont tous affirmé la bonne tenue globale du scrutin et le bon déroulement du dépouillement des bulletins.
Les résultats partiels sont déjà contestés
Mais la surprise est venue, dans la soirée du mercredi 27 juillet, du PAIGC qui a déposé des réclamations alors que la CNE s’apprêtait à proclamer les résultats. Après différentes consultations la Commission nationale électorale a décidé de publier les résultats le 28 juillet. Au vu des chiffres en sa possession, la CNE a probablement jugé inutile de retarder la proclamation des résultats. Peut-être que le recomptage des voix de Bissau et de Biombo, circonscriptions litigieuses, ne changerait rien à l’issue du scrutin. En tout cas, elle a annoncé les résultats sans désigner nommément un vainqueur et en précisant aussi que les résultats sont «provisoires».
Joao Bernardo Vieira, sur les neuf régions du pays, serait arrivé en tête avec 216 167 voix contre 196 759 voix pour Malam Bacai Sanha. Aux accusations du PAIGC qui soupçonne la CNE et son président de partialité, un responsable électoral qui a requis l’anonymat a déclaré à l’AFP que deux personnes auraient été arrêtées en tentant de s’introduire dans les locaux de la CNE pour «saboter le système informatique». Ces individus seraient des proches du pouvoir actuel.
par Didier Samson
Article publié le 28/07/2005 Dernière mise à jour le 29/07/2005 à 10:38 TU
