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Transport aérien

Crash d’un avion chypriote au nord d’Athènes

Un Boeing 737 de la compagnie chypriote Helios dans le ciel de Larnaca.(Photo: AFP)
Un Boeing 737 de la compagnie chypriote Helios dans le ciel de Larnaca.
(Photo: AFP)
Un Boeing 737 de la compagnie chypriote Helios, avec à son bord cent vingt et une personnes, s’est écrasé dimanche au nord-est d’Athènes. L’appareil, qui assurait la liaison entre Larnaca et Prague, en République tchèque, devait faire escale en fin de matinée dans la capitale grecque. Aucun des passagers n'a survécu à ce drame.

La tour de contrôle de l’aéroport d’Athènes a perdu le contact en fin de matinée avec le Boeing 737 qui était attendu dans la capitale grecque. Deux avions militaires ont aussitôt été dépêchés en reconnaissance et les pilotes ont très vite localisé l’appareil au-dessus de la presqu’île d’Eubée. Ils ont également très vite constaté une situation anormale. Le pilote et le copilote de l’avion chypriote semblaient en effet «être pliés en deux dans la cabine». Les deux F16 ont escorté l’appareil jusqu’à sa chute sur une zone boisée et non habitée à Varnava, à une quarantaine de kilomètres au nord-est d'Athènes.

Des équipes de secours, pompiers et ambulances, ont aussitôt été dépêchées sur place et tous les hôpitaux de la région mis en état d'alerte. Dès leur arrivé, ils ont commencé par éteindre l'incendie provoqué par la chute de l’appareil avant de chercher des survivants du crash. Mais aucun des cent vingt et un passagers n’a survécu au drame. Les télévisions grecques ont diffusé des images montrant les débris de l’avion, la queue de l'appareil coupée au niveau des ailerons et des tas de tôle fumants.

La thèse de l’attentat écartée

Après avoir affirmé dans un premier qu’un acte de piraterie n’était pas à exclure, les autorités grecques semblent finalement s’être rangées à la thèse de l’accident. Le pilote du Boeing 737 a, en effet, fait part à la tour de contrôle d'Athènes d'un problème de pressurisation, avant que le contact ne soit perdu. «Nous privilégions la piste d'un accident, sans toutefois exclure aucune version dans l'attente de l'analyse des boites noires», a notamment déclaré un haut responsable de la police grecque.

Selon une chaîne de télévision grecque, un passager de l’avion a envoyé un SMS à l'un de ses cousins peu avant la chute de l'appareil pour lui dire que les pilotes s'étaient effondrés et qu'un froid glacial régnait. «Le pilote est devenu bleu», a-t-il écrit avant d’ajouter : «adieu cousin, nous sommes en train de geler

Les experts sceptiques

Toutefois, une simple panne de pressurisation ne peut pas être à l'origine d'un accident d'avion a déclaré François Grangier, un expert enquête-accidents également pilote de ligne. «Une perte de pressurisation, c'est simplement une perte des capacités pour les passagers à respirer sans aide additionnelle et pour cela, on prévoit des masques à oxygène dont la chute est automatique dès que l'altitude de la cabine dépasse une certaine valeur», a-t-il expliqué. Ces masques leur permettent de respirer normalement le temps que l’appareil redescende et récupère une altitude compatible avec une respiration normale. Ce genre de panne, a également précisé cet expert, «n'affecte en aucune façon la structure de l’avion et son habilité à voler, donc cela ne peut pas expliquer l'accident.»

François Grangier a par ailleurs souligné que les pilotes bénéficiaient d'un circuit d'oxygène spécifique. «Le système d'oxygène des pilotes est indépendant de celui des passagers donc les pilotes peuvent avoir de l'oxygène même si les passagers ont des difficultés à respirer. Ils peuvent respirer et donc amener l'aéronef au sol», a-t-il relevé. Et de conclure : «si eux n'ont pas pu respirer, c'est encore plus hautement improbable. Car cela veut dire qu'aucun des circuits à oxygène n'a pu fonctionner».

Un autre expert aéronautique, Gérard Feldzer, a de son côté évoqué la possibilité qu’il y ait «un dommage de structure, comme par exemple un hublot qui se décroche.» Cette situation, a-t-il expliqué, peut «amener une dépressurisation et du froid immédiat dans l’appareil. Auquel cas l'avion chute». Ce spécialiste a également envisagé le cas d’une intoxication des pilotes à travers le système de climatisation. «Quelque chose aurait brûlé dans les conduits et aurait amené dans le cockpit des vapeurs nocives –pourquoi pas inodores– d'où une perte de connaissance des pilotes. L’avion aurait alors été livré à lui-même», a-t-il souligné.


par Mounia  Daoudi (avec AFP)

Article publié le 14/08/2005 Dernière mise à jour le 14/08/2005 à 16:45 TU

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Corinne Valois

Correspondante de RFI en Grèce

«Il y a peu d'espoir de retrouver des survivants.»

Corinne Valois

Correspondante de RFI en Grèce

«La thèse du piratage est écartée.»

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