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Bibliothèque universelle : Google fait marche arrière

«Google Print» ne numérisera aucun livre sous copyright dans l'immédiat.
(Source : Google)

L'Américain Google suspend son projet de numérisation de livres sur Internet, une opération baptisée «Google print». Le numéro un mondial des moteurs de recherche doit renégocier avec les éditeurs, avant de lancer sa «bibliothèque universelle».

C'était en décembre 2004 que Google a annoncé son ambition de numériser en six ans, quinze millions de livres provenant de quatre prestigieuses bibliothèques américaines et anglaises. Les promoteurs de cette idée, considérée comme le début de la concrétisation du rêve d'une bibliothèque universelle, n'hésitent pas à la comparer à la découverte de l'imprimerie par Gutenberg. Véritable défi technologique et logistique, cette opération pourrait coûter entre 150 et 200 millions de dollars.

Le projet veut en effet permettre à tout internaute de consulter intégralement ces ouvrages. En revanche, les usagers ne pourraient ni les télécharger, ni les sauvegarder, et encore moins les imprimer. Ces dispositions ne convainquent pas les éditions et les détenteurs des droits de reproduction qui ont obtenu des promoteurs de nouveaux rounds de négociations afin de parvenir à des accords qui satisfassent tout le monde. 

Levée de boucliers en Europe

Cette initiative avait provoqué une levée de boucliers, notamment en Europe, de la part des éditeurs et auteurs, inquiets du non-respectt de leurs droits sur ces œuvres. En France, de hauts responsables culturels et politiques s'étaient alarmés. Jean-Noël Jeanneney, le président de la bibliothèque nationale de France y voyait le risque d'une domination américaine dans le secteur de l'accès aux produits culturels.

Ces derniers mois, la polémique s'était étendue aux Etats-Unis. Et après l'annonce de la suspension du projet, l'association des éditeurs américains s'est déclarée heureuse de la décision de Google, de surseoire à l’idée de la création d’une bibliothèque universelle, pour l’instant. En effet, Google n’a pas renoncé à son idée, mais veut permettre aux éditeurs, auteurs et autres détenteurs de droits de lui préciser les ouvrages qui seront exclus du champ de la numérisation. «Nous ne numériserons aucun livre sous copyright d’ici à novembre», précise Adam Smith le responsable du programme.

par Corinne  Mandjou

Article publié le 15/08/2005 Dernière mise à jour le 15/08/2005 à 15:10 TU