Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Pérou

Vers la fin de la crise gouvernementale

L'ancien ministre de l'Economie et des finances, Pedro Pablo Kuczynski, a été nommé par le président péruvien Alejandro Toledo au poste de Premier ministre.(photo : AFP)
L'ancien ministre de l'Economie et des finances, Pedro Pablo Kuczynski, a été nommé par le président péruvien Alejandro Toledo au poste de Premier ministre.
(photo : AFP)
Cinq jours après la démission du Premier ministre, le président péruvien Alejandro Toledo a annoncé, la mise en place d’un nouveau gouvernement. Appuyé par l’ensemble des partis, le chef du cabinet, Pedro Pablo Kuczynski, devrait permettre à la situation politique du pays de se normaliser.

De notre correspondante à Lima

Beaucoup voyaient en Pedro Pablo Kuczynski un candidat idéal pour l’élection présidentielle prévue en avril 2006. Mais pour mettre fin à la crise que traverse le pays depuis jeudi 11 août le chef d’Etat péruvien, Alejandro Toledo, a fait appel à son ex-ministre de l’économie et des finances, devenu son chef de cabinet, pour prendre le poste de Premier ministre, laissé vacant par Carlos Ferrero, démissionnaire, comme Carlos Bruce, ministre du logement, sans doute le plus populaire des membres du cabinet.  

S’opposant ouvertement à la décision de M. Toledo, les deux hommes protestaient contre la nomination de Fernando Olivera, alias «Popy», à la tête du ministère des Affaires étrangères. Ils reprochaient notamment au chef du Front indépendant moralisateur (FIM), parti allié à celui du président, d’avoir publiquement soutenu une loi relative à la culture de la coca dans la région de Cusco, loi dénoncée par l’ensemble du gouvernement.

Depuis son retour d’Espagne où il était ambassadeur, Popy Olivera, était en outre très présent auprès du chef de l’Etat. Une présence qui n’a pas manqué d’éveiller les soupçons à quelques mois d’une année 2006, cruciale en terme d’élections.

La démission de M. Ferrero ajoutée à la grogne montant au sein de ses propres rangs ont donc obligé M. Toledo, en respectant les termes de la constitution, à annoncer un remaniement ministériel. Dès le 16 août il s’est prononcé sur la composition du gouvernement. Six nouveaux ministres ont été appelés par le chef d’Etat et gèreront les ministères de l’Intérieur, de la Défense, de l’Economie, des Affaires étrangères, de la Justice et du Logement.

Pour présider le conseil des ministres, le choix de M. Toledo s’est porté sur l’un des hommes politiques les plus en vue des derniers mois : Pedro Pablo Kuczynski.

Le nouveau Premier ministre fait l’unanimité

Indépendant de tout parti politique, toujours très haut dans les sondages d’opinion, celui qui était encore à la tête du ministère de l’économie il y a peu engrange les bons points. Sa nomination à la tête du gouvernement a d’ailleurs fait l’unanimité dans l’opposition comme dans les partis alliés au président, FIM compris. «Avoir nommé M. Kuczynski Premier ministre, c’est la meilleure décision qui a été prise», reconnaît même Fernando Olivera. Après plusieurs jours de doute et la rancœur «Popy» et le FIM semblent avoir accepté les orientations proposées par le chef de l’Etat, qui peut toujours compter sur leur soutien, sans lequel son parti «Pérou possible» n’est pas majoritaire au Congrès.

A quelques mois de l’élection présidentielle, Alejandro Toledo espère surtout du nouveau cabinet qu’il saura «mener à bien le processus électoral, dans la propreté et en toute transparence». Le 25 août, le gouvernement  exposera sa politique générale et cherchera à recevoir le vote de confiance du Congrès. Le 31 août, il présentera le budget général prévu pour 2006. Pour le chef d’Etat, le tout est de «faire vite afin de récupérer les points perdus». Selon un sondage publié dimanche 14 août dans le journal El Comercio, 51 % des Péruviens estiment ainsi que le président est à l’origine de la crise politique.


par Chrystelle  Barbier

Article publié le 17/08/2005 Dernière mise à jour le 17/08/2005 à 15:04 TU