Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Transport maritime

Bolloré vend Delmas

Bolloré quitte le transport maritime mais se maintient dans les activités portuaires et les transports terrestres.(Photo : Delmas)
Bolloré quitte le transport maritime mais se maintient dans les activités portuaires et les transports terrestres.
(Photo : Delmas)
Le premier armateur français, le groupe CMA-CGM rachète son concurrent Delmas, propriété du groupe Bolloré. Delmas est n°1 en Afrique mais occupe le 23ème rang mondial dans le transport maritime. Il vient renforcer le groupe CMA-CGM qui passe du cinquième au troisième rang mondial.

(Photo : Delmas)
C’est une affaire franco-française qui vient de se conclure le 5 septembre après quelques mois de tractations et de négociations acharnées entre le n°1 français basé à Marseille, CMA-CGM et le groupe Delmas basé au Havre dans le nord-ouest de la France. Fondé en 1867, Delmas s’est spécialisé dans le transport maritime dans l’axe nord-sud. Présent dans tous les ports  africains il transporte les marchandises au départ et à destination des pays du continent. Il dispose d’une flotte de 49 navires et de 140 000 conteneurs qui deviennent la propriété du groupe CMA-CGM.

Le groupe Bolloré en cédant Delmas vend également les fonds de commerce que constituent les lignes exploitées et leurs filiales. En 2004, le chiffre d’affaires s’élevait à 730 millions d’euros, soit plus de 475 milliards de francs CFA. En rachetant ces activités CMA-CGM a accepté de verser, dès le début 2006, une somme de 320 millions de dollars sur un total de 600 millions de dollars dont le solde sera acquitté selon un calcul de désendettement. Bolloré avait repris Delmas au début des années 90 pour une somme de 250 millions d’euros réalisant aujourd’hui une substantielle plus-value. Le nouveau propriétaire s’est également engagé à maintenir la marque Delmas et siège de l’entreprise dans la ville portuaire du Havre. Les 1 200 employés de l’entreprise ont également reçu l’assurance de conserver leur emploi.

Les activités annexes rapportent beaucoup

Par ailleurs, vendeur et acheteur sont convenus de créer des agences de représentation commerciales dans les différents ports d’Afrique. Bolloré garde la manutention des navires. Il est le leader en Afrique dans ce secteur avec plus de 5 400 engins et remorques et dispose de 4,1 millions de mètres carrés d’entrepôts et de bureaux. Ses filiales Saga, SDV Logistique et Transami qui comptent 115 agences dans 43 pays africains avec un effectif de 18 000 personnes, lui assurent un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros (plus de 656 milliards de francs CFA).

Le groupe Bolloré, à la faveur de la vente de son activité maritime (navires, conteneurs et fonds de commerce) veut «se concentrer sur les transports terrestres où il est fort», précise-t-il sur son site Internet. En effet le groupe exploite de nombreuses lignes de chemin de fer en Afrique : Camrail (Cameroun), Sitarail (Côte d’Ivoire – Burkina Faso), sans oublier l’acheminement des conteneurs par camions vers leurs destinations et vers les pays enclavés. Le groupe détient également 50% du chantier naval Carena basé à Abidjan. Enfin Bolloré quitte le transport maritime mais se maintient dans les activités portuaires.


par Didier  Samson

Article publié le 06/09/2005 Dernière mise à jour le 06/09/2005 à 18:21 TU