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Fracture numérique

Un ordinateur portable à 100 dollars

Une manivelle permet de recharger la batterie de cet ordinateur en cas de panne dl'électricité.Photo : <A href="http://laptop.media.mit.edu/">MIT</A>
Une manivelle permet de recharger la batterie de cet ordinateur en cas de panne dl'électricité.
Photo : <A href="http://laptop.media.mit.edu/">MIT</A>
Le lancement d’un ordinateur à 100 dollars pour les écoles des pays du Sud sera l’un des événements du prochain Sommet mondial de la société de l’information (SMSI) qui se tiendra à Tunis du 16 au 18 novembre prochain. La Thaïlande, la Chine, l’Egypte, le Brésil et l’Afrique du Sud seront les premiers pays à bénéficier de cette opération lancée par le Media-Lab du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

«$ 100 Laptop», tel est le nom de cet ordinateur taillé sur mesure pour les écoliers des pays défavorisés. Ce micro portable devrait coûter près de 100 dollars, un prix défiant toute concurrence, à titre de comparaison, un ordinateur de milieu de gamme coûte six à dix fois plus cher. Destinée aux pays du Sud, cette machine aura un processeur cadencé à faible vitesse (500 Mhz) mais suffisant pour réaliser des tâches bureautiques et de réseau, une mémoire flash de 1Go, un module de réception sans fil Wi-Fi, un écran couleur d’une taille de 12 pouces et une série de ports USB pour connecter les périphériques. Le système d’exploitation sera fondé sur le logiciel libre et gratuit Linux.

Autres caractéristiques techniques : sa coque en caoutchouc et sa batterie. L’accès à l’électricité vient souvent à manquer dans les pays pauvres, la batterie pourra donc être rechargée manuellement à l’aide d’une manivelle : 1 minute pour 10 minutes d’utilisation. La fabrication des premiers modèles devrait commencer en 2006 pour 5 à 15 millions de machines. En cas de succès, elle sera étendue à 150 millions d’unités en 2007. Les pays en développement sont dans l’ensemble demandeur d’un tel concept. La Thaïlande, la Chine, l’Egypte, le Brésil et l’Afrique du Sud devraient être les premiers à bénéficier de cet équipement informatique à bas coût.

Le premier prototype en novembre

L’initiateur du projet, l’Américain Nicholas Negroponte, est bien décidé à faire entrer les pays du Sud dans l’ère numérique. Auteur d’un ouvrage de référence intitulé «L’homme numérique», Nicholas Negroponte est le premier à prévoir dans les années 70 la convergence actuelle entre les différents médias : télévision, journaux mais aussi ordinateurs. Aujourd’hui, l’actuel président du célèbre Media-Lab du Massachusetts Institute of Technology (MIT), un centre de recherche chargé d’étudier les technologies des medias, a décidé de changer le monde. L’objectif de ce programme est d’avoir «un portable par enfant dans les régions les plus pauvres et les plus éloignées», a expliqué le chercheur américain. Et de préciser que «le premier prototype sera présenté lors du Sommet mondial sur la société de l’information à Tunis en novembre prochain».

Pourquoi une telle démarche de la part du MIT ? Ce projet est un signe de l’engagement concret des pays du Nord pour rendre la technologie accessible à tous et réduire la fracture numérique. Reste que cette idée de produire des ordinateurs à bas prix n’est pas nouvelle, il y a quelques années, des chercheurs de l’Institut indien des sciences (IISC) avaient lancé l’idée du «Simputer», un ordinateur à bas coût qui comprenait un système de reconnaissance vocale pour le piloter à la voix. Pour encadrer le projet, le Media-Lab a créé une association sans but lucratif One Laptop Per Child (OLPC). Parmi les partenaires, on trouve le fabricant de puces informatiques AMD, le géant de la recherche Google, la société de Rupert Murdoch News Corp et le distributeur de logiciels libres Red Hat. Pragmatique, l’association prévoit également de lancer une licence destinée une exploitation commerciale de l’ordinateur à environ 200 dollars.

Mais la fracture numérique est multiforme, elle ne concerne pas uniquement les pays en développement. Le coût des équipements informatiques reste très élevé pour certaines catégories sociales dans les pays industrialisés. Pour preuve, l’Etat du Massachusetts aux Etats-Unis très intéressé par l’initiative, prévoit une commande de 500 000 machines pour les écoles des quartiers défavorisés.


par Myriam  Berber

Article publié le 04/10/2005 Dernière mise à jour le 04/10/2005 à 16:59 TU