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Pays-Bas

Incendie au centre de rétention de l’aéroport d’Amsterdam

Les pompiers néerlandais sur les lieux du sinistre.(Photo : AFP)
Les pompiers néerlandais sur les lieux du sinistre.
(Photo : AFP)
Onze morts et 15 blessés: c’est le bilan, provisoire, de l’incendie qui a ravagé cette nuit le centre de rétention de l’aéroport Schiphol d’Amsterdam, où se trouvaient 350 trafiquants de cocaïne, pour la plupart originaires des Antilles néerlandaises, mais aussi des immigrés clandestins en voie d’expulsion des Pays-Bas.

L’origine du sinistre est encore inconnue. Au moins 11 personnes ont péri cette nuit dans l’incendie du centre de rétention de Schiphol, l’aéroport international d’Amsterdam. Tous les morts sont des détenus, a indiqué la police, en précisant ne pas être en mesure d’indiquer leur nationalité. Ils faisaient partie des 300 à 350 détenus que comptait cette prison. Le feu s’est déclaré peu après minuit. Il n’a pas été contrôlé avant plusieurs heures. Aussi le bilan pourrait-il s’alourdir dans la journée.

Sur les 15 blessés annoncés par la police, parmi lesquels des pompiers et des policiers, 4 ont été hospitalisés. Un détenu a déclaré à l’Agence néerlandaise de presse (ANP) que les premiers appels au secours de ses compagnons d’infortune avaient d’abord été ignorés par les gardiens. «Ils n’ont pas ouvert la porte et nous ont laissé enfermés, a-t-il témoigné. Nos gorges ont commencé à nous faire mal. Nous avons donné des coups de pied et crié». La police a ouvert une enquête sur ces accusations, a indiqué le ministère néerlandais de la Justice.

Un gouvernement déterminé à endiguer les flux migratoires

Le porte-parole du procureur de la République, de son côté, a rappelé la difficulté posée par les portes du centre de rétention. Les voies d’accès, à l’intérieur de ce bâtiment situé à l’est de l’aéroport et entouré de barbelés, ne peuvent en effet être ouvertes que l’une après l’autre, manuellement. Initialement destiné aux passeurs de drogue arrêtés avec des chargements de cocaïne à l’aéroport, ce centre de rétention a été conçu, comme les 7 autres que compte le pays, pour être peu coûteux et temporaire.

Des hélicoptères ont été envoyés à Schiphol par la police, dans la nuit, pour faire des recherches, plusieurs détenus ayant réussi à s’échapper à la faveur de l’incendie. Trois d’entre eux ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de s’évader, a indiqué Michel Bezuijen, le maire adjoint de Haarlem, la ville la plus proche de Schiphol.

Cet incendie, le premier en son genre aux Pays-Bas, devrait relancer le débat sur les conditions d’incarcération et la sécurité, sommaires, dans les centres de rétention. Deux barges amarrées dans une annexe du port de Rotterdam abritent notamment 760 sans papiers en voie d’expulsion depuis janvier 2005, dans des cellules de quatre personnes. Dans un pays où 33 % de la population carcérale est d’origine étrangère, pas moins de 46 000 procédures d’expulsion ont été engagées l’an dernier, par un gouvernement déterminé à endiguer les flux migratoires à ses frontières.

En 2003, la ministre de l’Intégration Rita Verdonk, une femme à poigne, a annoncé que les 26 000 demandeurs d’asile arrivés dans le pays avant le mois d’avril 2001, mais dont les dossiers ont été rejetés, seraient bel et bien expulsés avant 2007. Du coup, la capacité des centres de rétention a dû être augmentée. Trois nouvelles barges devraient être ajoutées d’ici mars 2006 aux deux «bajesboten» (bateaux-prisons) de Rotterdam.


par Sabine  Cessou

Article publié le 27/10/2005 Dernière mise à jour le 27/10/2005 à 11:25 TU