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Guantanamo

La visite incertaine des experts de l'ONU

Les émissaires onusiens n'iront à Guantanamo que s'il leur est permis d'accéder à tous les détenus et d'avoir des entretiens avec eux, ce que les autorités américaines refusent pour l'instant.(Photo : AFP)
Les émissaires onusiens n'iront à Guantanamo que s'il leur est permis d'accéder à tous les détenus et d'avoir des entretiens avec eux, ce que les autorités américaines refusent pour l'instant.
(Photo : AFP)
Les émissaires onusiens ont accepté l'invitation qui leur a été adressée vendredi dernier par Washington à se rendre prochainement à Guantanamo. Mais ils ont exprimé un certain nombre de réserves. Ils exigent notamment de pouvoir parler aux détenus.

Les trois experts des Nations unies invités à Guantanamo, l'Autrichien Manfred Nowak, rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, ainsi que la Pakistanaise Asma Jahangir et l'Algérienne Leila Zerougui, qui travaillent respectivement sur les questions de liberté de religion et de détention arbitraire, ont fixé une date à leur visite : le 6 décembre prochain. Mais, en se basant sur les commentaires du Pentagone qui affirme n'avoir rien à cacher à Guantanamo, ils n'iront que s'il leur est permis d'accéder à tous les détenus et d'avoir des entretiens avec eux. Cette condition est présentée comme non négociable. Et ce, bien que les autorités américaines aient en principe exclu la possibilité d'entretiens personnels avec les prisonniers. Les modalités de la visite restent donc incertaines.

Mauvaises conditions de détention

Les trois experts ont par ailleurs regretté que leurs deux autres collègues de l'ONU demandeurs d'une mission à Guantanamo n'aient, eux, pas été conviés, et que l'invitation soit limitée à une seule journée sur place. L'inertie que l'administration américaine a longtemps montrée face à la demande faite en juin par Kofi Annan d'une ouverture de Guantanamo aux experts de l'ONU avait été l'occasion d'échanges aigres entre Washington et ces experts. Leur insistance s'explique par les mauvaises conditions de détention et les tortures qu'évoquent les avocats de la défense et les organisations des droits de l'Homme, de même que les grèves de la faim et les tentatives de suicide dont les prisonniers, désespérés, auraient pris l'initiative.


par Michèle  Gayral

Article publié le 01/11/2005 Dernière mise à jour le 01/11/2005 à 16:18 TU