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France

Violences urbaines et controverses politiques

Clichy-sous-Bois, le 31 octobre: cinquième jour d'affrontements entre les forces de l'ordre et les émeutiers.(Photo: AFP)
Clichy-sous-Bois, le 31 octobre: cinquième jour d'affrontements entre les forces de l'ordre et les émeutiers.
(Photo: AFP)
Les émeutes urbaines consécutives à la mort de deux jeunes garçons en banlieue parisienne ont provoqué un vif débat politique qui oppose non seulement l’opposition à la majorité, mais divise également les membres du gouvernement. Le ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances a déploré les propos de son collègue de l’Intérieur.

Une certaine tension demeurait perceptible dans plusieurs localités de la région parisienne en ce début de semaine, cinq jours après la mort tragique de deux jeunes garçons jeudi à Clichy-sous-Bois. L’implication présumée de la police dans la course-poursuite qui a précédé le drame et les propos tenus par le ministre de l’Intérieur qualifiant les jeunes des quartiers difficiles de «racailles» et de «voyous» ont eu pour conséquence une série de violences nocturnes proches de l’émeute.

Au cours de la nuit dernière, 19 véhicules ont flambé, une tentative d’incendie a été commise dans une école maternelle. Quatre cents policiers sont déployés. Les violences de la nuit dernière sont toutefois moins graves que celle observées lors des nuits précédentes, mais elles se sont propagées aux communes limitrophes de Seine-Saint-Denis. Plusieurs jeunes gens ont été interpellés et une douzaine devrait être présentés à la justice mardi. Les familles des victimes ont refusé de rencontrer le ministre de l’Intérieur, qui souhaitait les recevoir.

Cette affaire a pris une tournure politique ce week-end. D’une part, l’opposition a eu tôt fait de dénoncer les méthodes musclées de Nicolas Sarkozy, incapable selon elle d’apporter une solution au problème posé par la pauvreté endémique de certaines banlieues. D’autre part, au sein de la majorité présidentielle et du gouvernement, il n’y a pas non plus unanimité sur la solution policière préconisée par le ministre de l’Intérieur. Le ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances Azouz Begag a donné de la voix pour déplorer les expressions de M. Sarkozy, soulignant leur caractère provocateur à l’égard des populations concernées.

«Sur les événements de Clichy-sous-Bois, [Sarkozy] est le seul ministre présent. Il faut, par exemple, souligner qu'on n'a pas entendu Jean-Louis Borloo, le ministre de la Cohésion sociale.»
Florent Guignard
Journaliste à RFI  [01/11/2005] 4 min 19 sec
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Au sein de la majorité, il n’y a pas unanimité non plus et des voix s’élèvent pour minimiser la portée des propos de Nicolas Sarkozy et appeler à renouer le dialogue dégradé entre les institutions et les populations concernées.

«De Bernard Tapie à Jean-Louis Borloo, tout le monde s’est occupé de Clichy-sous-Bois. C’est un endroit plus compliqué qu’ailleurs parce que ce ne sont pas des HLM, ce sont des copropriétés dégradées.»
Eric Raoult
Député UMP de Seine-Saint-Denis  [01/11/2005] 8 min 08 sec
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Article publié le 01/11/2005 Dernière mise à jour le 01/11/2005 à 18:33 TU