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Etats-Unis/Asie

Bush en tournée pour resserrer les liens

George et Laura Bush à l’aéroport d’Osaka le 15 novembre 2005.(Photo : AFP)
George et Laura Bush à l’aéroport d’Osaka le 15 novembre 2005.
(Photo : AFP)
Les Etats-Unis restent attentifs à ce qui se passe en Asie. C’est le message que compte faire circuler George Bush pendant la tournée de huit jours qu’il vient d’y entamer. Pour ce retour en Asie après deux ans, il a prévu de saluer les alliés de la coalition en Irak (le Japon, la Corée du Sud et la Mongolie) et pourra serrer les mains de 20 chefs d’Etat au sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), à Busan en Corée du Sud, où il arrivera mercredi soir.
De notre correspondante à New York

Exception faite des manifestations anti-Bush qui se mettaient en marche en Corée du Sud avant même sa venue, la tournée asiatique du président des Etats-Unis devrait être plus confortable que celle, mouvementée, qu’il a vécue il y a deux semaines lors du sommet des Amériques. Resté alors sur l’échec du projet de Zone de libre-échange des Amériques, le gouvernement américain insiste pour ne pas mettre la barre diplomatique trop haut et n’annonce rien de plus pour ce sommet que des encouragements à la libéralisation des échanges commerciaux et la mise en place d’une meilleure coordination en cas de pandémie de grippe aviaire. 

Deux discours sur la démocratie

Au Japon, George Bush doit rencontrer le Premier ministre Junichiro Koizumi, un homme dont il mentionnait régulièrement l’amitié pendant sa campagne de réélection de l’an dernier. C’est là à Kyoto, mercredi, qu’il y prononcera ce que la Maison Blanche promet être un «discours majeur». Le président américain affirmera le rôle moteur de la démocratie pour une prospérité économique. Le Japon, l’Australie et la Corée du Sud seront donnés en exemple. Un autre grand discours conclura cette tournée à Oulan-Bator, dernière étape du voyage, où quatre heures d’arrêt deviendront la première visite d’un président américain en Mongolie. L’ancien régime communiste sera lui aussi donné en exemple de transition vers la démocratie.

A Pékin pour deux jours, troisième visite en Chine de sa présidence, George Bush aura, promet la Maison Blanche, un «agenda robuste». Il a prévu d’asticoter le régime communiste encore un peu plus sur les questions de liberté d’expression religieuse. La semaine dernière, le dalaï-lama était reçu à la Maison Blanche. Là, George Bush compte parler de sa foi au président chinois Hu Jintao et a l’intention d’assister à une messe protestante dans la capitale chinoise, comme l’avait fait Condoleezza Rice en mars dernier. Les échanges commerciaux, sujet majeur, seront abordés avec plus de pincettes alors que le déficit commercial américain avec la Chine atteignait 146,3 milliards de dollars en septembre. Pressé par le Congrès qui menace d’imposer des taxes douanières de 27,5 % sur les importations de textile de Chine, le chef de la Maison Blanche devrait insister pour obtenir une nouvelle réévaluation du yuan et aborder les problèmes du piratage de films et de logiciels.

Resserrer les liens alliés

Face à l’influence de la Chine dans la région, le gouvernement américain compte resserrer les liens alliés en leur signalant qu’il ne se désintéresse pas des questions qui les préoccupent, en particulier la dénucléarisation de la Corée du Nord. Parmi ceux à qui il consacrera du temps au sommet de l’APEC : le président indonésien et le Premier ministre de Malaisie, deux pays musulmans modérés avec lesquels il a plus que jamais besoin de garder de bonnes relations. Au Japon, le président américain et le premier ministre japonais doivent discuter de leur nouveau partenariat militaire : le Pentagone a annoncé un nouvel accord incluant plus de coopération dans le domaine du renseignement, des opérations communes d’entraînement et un commandement centralisé. Le nombre de Marines déployé au Japon, essentiellement à Okinawa, devrait être réduit de moitié.

Cette tournée pourrait aussi avoir des intérêts domestiques. Au plus bas dans les sondages depuis son entrée en fonction, George Bush dispose là d’une occasion de rappeler, chez lui, qu’il a des alliés, y compris dans ses guerres. Un conseiller de la Maison Blanche a souligné à la presse que la Corée formait le troisième contingent militaire en Irak et, plutôt que de donner les effectifs des Mongols en Irak (une grosse centaine), a habilement indiqué qu’il s’agissait là «du troisième plus gros contingent ramené à la population du pays».


par Guillemette  Faure

Article publié le 15/11/2005 Dernière mise à jour le 15/11/2005 à 12:43 TU