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Proche-Orient

Accord pour des élections anticipées en Israël

Ariel Sharon et Amir Peretz. L'actuel Premier ministre demeure l’homme politique le plus populaire en Israël.(Photos: AFP)
Ariel Sharon et Amir Peretz. L'actuel Premier ministre demeure l’homme politique le plus populaire en Israël.
(Photos: AFP)
Les Israéliens se rendront aux urnes entre février et mars 2006, pour des élections législatives anticipées. L’accord de principe a été scellé ce jeudi lors d’une rencontre entre le Premier ministre israélien Ariel Sharon et le nouveau chef du parti travailliste Amir Peretz. La tenue d’élections anticipées semblait inévitable, pour empêcher une situation de blocage, après les derniers changements dans l’échiquier politique israélien.

L’entretien n’aura duré qu’une petite demi-heure. Le Premier ministre et le leader de l’opposition travailliste sont tombés d’accord sur le principe d’élections législatives anticipées. Le mandat des députés ne s’achèvera pas en novembre 2006 comme prévu, mais au plus tard au printemps. En fait, ce changement dans le calendrier électoral semblait inéluctable.

L’équilibre des forces politiques en Israël reposait depuis un an sur le soutien apporté par le parti travailliste emmené par Shimon Peres, au gouvernement d’Ariel Sharon. Cette coalition se justifiait par une volonté commune de faire aboutir le plan de retrait de la bande de Gaza par les forces israéliennes. Ce retrait s’est achevé en septembre. Pour de nombreux militants travaillistes, la participation de leur parti au gouvernement n’avait dès lors plus de raison d’être. Et ils l’ont exprimé lors des élections primaires organisées la semaine dernière au sein de leur formation politique.

Jeudi 10 novembre : le député travailliste Amir Peretz, 53 ans, leader syndical, s’impose à la tête de son parti au détriment du chef historique Shimon Peres. Aussitôt, il fait savoir que le parti travailliste va quitter la coalition au pouvoir. Et il menace même de soutenir une proposition de loi pour la dissolution du Parlement. Acculé, le chef du gouvernement Ariel Sharon se résigne : «Vu la situation complexe dans laquelle se trouve l’Etat, je n’ai pas la moindre intention de me retrouver pendant de longs mois à la tête d’un cabinet de minorité». D’où son acceptation d’élections législatives anticipées. «De telles élections éviteront le gel politique, a-t-il expliqué dans une interview publiée ce jeudi dans le quotidien Yédiot Aharonot. Nous devons nous assurer que 2006 ne soit pas une année perdue pour le processus politique et les efforts visant à conclure un règlement avec les Palestiniens».

Le contexte de négociations israélo-palestiniennes

Ces «efforts visant à conclure un règlement avec les Palestiniens», comme le dit Ariel Sharon, ont connu une avancée importante ces derniers jours : la signature d’un accord sur l’ouverture des frontières de la bande de Gaza. Ce texte a été conclu mardi entre Israéliens et Palestiniens, après d’intenses négociations supervisées par la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. Cet accord devrait permettre notamment la réouverture du terminal de Rafah, point de passage entre la bande de Gaza et l'Egypte. Cela constitue un pas en avant dans le processus de paix, après deux mois d’inertie. L’empressement manifesté par la chef de la diplomatie américaine pour parvenir à cet accord s’explique en partie par la perspective d’élections palestiniennes et israéliennes qui risquent de geler implicitement les discussions pour une durée de prochains mois.

Peretz contre Sharon

Si, pour les Palestiniens, les législatives sont déjà programmées (25 janvier 2006), en revanche, pour les Israéliens, aucune date pour le scrutin anticipé n’a été fixée. Ce sera «entre fin février et fin mars», d’après Amir Peretz, le leader travailliste, à sa sortie du bureau d’Ariel Sharon, ce jeudi matin. Et déjà, les deux camps se préparent à la bataille électorale. Pour le parti travailliste, le chef de file sera évidemment Amir Peretz. Son accession à la tête de la formation de gauche a dopé le parti dans les sondages. Les dernières projections statistiques, en vue d’élections législatives, créditent les travaillistes de 27 à 28 sièges sur les 120 que compte le Parlement israélien. Actuellement, ce parti ne dispose que de 22 sièges. Pour autant, le Likoud, parti de droite au pouvoir, reste en tête, selon les sondages. Et son chef, le Premier ministre Ariel Sharon demeure l’homme politique de loin le plus populaire en Israël.


par Olivier  Péguy

Article publié le 17/11/2005 Dernière mise à jour le 17/11/2005 à 15:17 TU

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Franck Weil-Rabaud

Journaliste à RFI

«Le Premier ministre Ariel Sharon a exclu de diriger un gouvernement minoritaire.»

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