Israël
Sharon provoque un bouleversement politique
(Photo: AFP)
C’est un séisme politique, disent les médias israéliens. «Ariel Sharon vient de larguer une bombe», affirme même la radio militaire israélienne. Le Premier ministre israélien a quitté le Likoud et vient de former un nouveau parti centriste qu'il présentera aux élections législatives anticipées. Ariel Sharon a remis sa démission du poste de Premier ministre, ce lundi matin, au président Moshe Katsav et lui a demandé de prononcer la dissolution de la Knesset (Parlement). Ariel Sharon a ensuite présidé, dans l'après-midi, la première réunion de cette nouvelle formation politique. Il a été décidé lors de cette réunion, qui s'est déroulée à la présidence du Conseil à Jérusalem, que cette formation s'appelerait Responsabilité nationale.
Des proches du Premier ministre affirment qu'Ariel Sharon, personnalité la plus populaire en Israël, veut saisir la chance que lui prêtent les sondages de défaire le Parti travailliste. Après quoi, il s'efforcerait de régler le conflit avec les Palestiniens, sans être entravé par l'aile droite du Likoud. Ariel Sharon pourrait compter sur le soutien d'une quinzaine de députés, pour la plupart du Likoud, pour former un nouveau parti. Toutefois, le ministre de la Défense, Shaoul Mofaz, considéré comme un allié d'Ariel Sharon, a d'ores et déjà annoncé qu'il restait au Likoud.
Au coude à coude avec le Parti travailliste
Les élections devraient se tenir dans les 90 jours selon la loi israélienne, soit en février ou mars prochains, sauf si le Parlement élit un autre Premier ministre à sa place, ce qui est hautement improbable. Dans l'intervalle, Ariel Sharon gardera ses fonctions.
Dimanche soir, le Parti travailliste israélien avait décidé, quant à lui, de quitter le cabinet d’Ariel Sharon, mettant un terme à une cohabitation de dix mois avec le Likoud, la principale formation de droite. Réuni à Tel-Aviv, le Comité central du Parti travailliste a voté à main levée, à l'unanimité, le retrait de ses ministres participant au cabinet d'union, comme le réclamait le nouveau numéro un travailliste, Amir Peretz.
D'après de récents sondages, le nouveau parti d'Ariel Sharon serait au coude à coude avec le Parti travailliste. Le Likoud serait rétrogradé, lui, au rang au troisième force politique d'Israël.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 21/11/2005 Dernière mise à jour le 21/11/2005 à 08:34 TU