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Sénégal

Casamance : un sous-préfet tué

C'est au nord-ouest de la Casamance que le sous-préfet a été attaqué.DR
C'est au nord-ouest de la Casamance que le sous-préfet a été attaqué.
DR
La Casamance a connu une série d’attaques au cours de ces derniers jours. La région, secouée par un conflit indépendantiste depuis 1982, connaissait une réelle accalmie depuis presque deux ans. Un accord de paix a été signé le 30 décembre 2004 et on attend la reprise de négociations entre le gouvernement et les séparatistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). C'est dans ce contexte qu'hier matin, un sous-préfet est mort des suites de ses blessures après avoir été pris en otage par des assaillants non identifiés.

De notre correspondant à Dakar

Gorgui Mbengue, sous-préfet de l’arrondissement de Diouloulou, était en voiture accompagné d’un policier, non loin du village de Belaye, dans le nord-ouest de la Casamance, lorsqu’il a été attaqué par un groupe d’hommes armés. « Le policier a été grièvement blessé et les assaillants ont emmené avec eux le représentant de l’Etat, qui a été retrouvé en fin d’après-midi et emmené d’urgence à l’hôpital de Ziguinchor où il est mort dans la soirée », affirme le colonel Wardini, porte-parole de l’armée.

Quelques jours plus tôt dans la même zone, un véhicule avait également été attaqué. D’où cette interrogation récurrente, dans le contexte des autres incidents intervenus l’année dernière, sur l'identité des auteurs de ces actions.

Aucune source officielle ne s'est encore prononcée sur la question. Mais tout cela intervient dans un environnement politique marqué par trois épisodes successifs. Tout d’abord, il y a un an, le gouvernement et les indépendantistes du MFDC ont signé un accord de paix à Ziguinchor. D’autre part, il y a deux semaines, pour la première fois depuis dix ans, l’abbé Diamacoune, président du mouvement, a rencontré plusieurs des principaux chefs du maquis, en territoire bissau-guinéen, sous l’égide du Collectif des cadres casamançais, un organisation issue de la société civile, avec pour objectif la réunification d’une aile militaire divisée. Tout cela, enfin, alors qu’on attend l’ouverture de négociations qui devaient démarrer fin décembre mais on été finalement reportées.

Une fois de plus, les soupçons se portent sur des éléments qualifiés « d'incontrôlés » du Mouvement des forces démocratiques de Casamance. Du côté du MFDC, la direction du mouvement rejette toute responsabilité dans ces attaques. Joint par téléphone, l’abbé Diamacoune condamne ces agissements. Et il pointe du doigt ceux qu’il appelle « les fossoyeurs de la paix ».


par Christophe  Champin

Article publié le 03/01/2006 Dernière mise à jour le 03/01/2006 à 18:50 TU