Sénégal
Accord de paix pour la Casamance
(Photo : AFP)
De notre envoyé spécial à Ziguinchor (Casamance).
Dès mercredi, des officiels venus de Dakar et des délégations du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) venus de tous les coins de la Casamance et de l’étranger avaient commencé à remplir les différents hôtels et lieux d’accueil. Car la présidence sénégalaise comme le leader historique du mouvement indépendantiste tiennent à donner un maximum de solennité à la cérémonie de jeudi.
Depuis presque deux ans les armes se sont tues en Casamance et l’on peut désormais circuler librement, là où les combats ont fait rage au plus fort de la crise. Mais malgré au moins deux précédents accords de paix en 1999-2000 et 2001, la fin du conflit n’était toujours pas officiellement scellée. Ce sera en principe chose faite jeudi.
En début d’après-midi, le ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom et l’abbé Diamacoune devaient signer un texte de paix, avant d’être rejoints par le président Abdoulaye Wade. De source proche de la présidence, on explique ce décalage par une volonté d’éviter que le chef de l’Etat soit placé sur un pied d’égalité avec le leader du MFDC.
Division au sein du MFDC
Reste que certains responsables du mouvement ont prévu de boycotter l’événement. Parmi eux : Mamadou Nkrumah Sané, de l’aile extérieure, Jean-Marie François Biagui, qui se considère comme le secrétaire général du mouvement, et Abdoulaye Diedhou, héritier de l’ancien chef militaire décédé Sidi Bajdi.
Mais les autorités sénégalaises espèrent encore les convaincre de rejoindre le processus. Dans l’entourage du président Wade, on considère en effet cet accord comme une première étape avant l’ouverture de négociations auxquelles pourraient éventuellement participer les récalcitrants. Une éventualité que n’exclut pas Abdoulaye Diedhou.
par Christophe Champin
Article publié le 30/12/2004 Dernière mise à jour le 30/12/2004 à 11:18 TU