Sénégal
L’offre secrète de Wade au maquis
Avant la mort de Salif Sadio, le président Wade avait offert secrètement l’amnistie à l’ensemble des combattants casamançais, y compris Sadio.
De notre envoyé spécial à Zinguinchor
Salif Sadio mort pour la énième fois, le maquis, selon Neil, est en processus avancé de réconciliation. Informations qui nous seront confirmées plus tard à Ziguinchor par Bertrand Diamacoune, frère de l’abbé et son délégué auprès des autorités. Même si les chefs du maquis, comme Neil ne le portent guère dans leur cœur. S’étant affrontés pendant presque un an, on peut supposer qu’il en restera des traces et que la réconciliation n’ira pas de soi dans les rangs du maquis. Ce que confirme Kédenkané : «Nous avons réussi l’unification du maquis. Mais ils [les partisans de Salif aujourd’hui dirigés par Zakaria Goudiabi, selon Neil] ont peur de revenir dans nos bases du fait de ce qu’ils avaient fait (exécutions sommaires, exactions sur les routes etc.) sous Salif. Aussi, ils restent dans leurs cantonnements».
Ces informations sont corroborées par Bertrand Diamacoune quand il confie : «nous avons réussi la réconciliation, maintenant nous voulons réunir tout le monde lors d’une rencontre pour préparer les négociations avec le gouvernement». Celui-ci, selon le frère de l’abbé, aurait donné son accord pour cette rencontre. Mais comme toujours, il y a un hiatus entre les discours de l’aile politique et celui des combattants. Neil est catégorique : «Tant que le ‘Vieux’ [l’abbé] sera emprisonné et bâillonné, tant que l’armée n’aura pas réduit ses effectifs en Casamance, il n’y aura pas de négociation». Silence, puis : «dites-le à votre président». parce que Neil, rêve d’une «grande conférence entre le MFDC [maquisards et aile civile] et le gouvernement, devant toutes les télévisions du monde».
La fête de l’indépendance est toujours l’occasion de grandes promesses. Lors de son discours du 3 avril, à la veille de la fête de l’indépendance, le président Wade, a déclaré qu’il avait envoyé une cassette vidéo au maquis, dans laquelle il disait que les maquisards blessés pouvaient venir se soigner librement dans les hôpitaux de Dakar et retourner après tranquillement s’ils le désiraient dans le maquis. Nous avons pu nous procurer la version audio de cette cassette, qui avait été tenue secrète. Remise aux nouveaux conseillers du présidents Wade, selon Bertrand Diamacoune, cette cassette n’est probablement pas arrivé à ses destinataires pour différentes raisons. Kédenkané est catégorique : «nous n’avons jamais vu cette cassette. Un de mes lieutenants m’a dit avoir entendu Wade en parler lors de son discours du 3 avril. Demandez au chef de l’État à qui il a remis cette cassette, et à qui elle a été remise au maquis ?».
Amnistie pour tout le monde
A Ziguinchor, le frère de l’abbé Diamacoune aussi trouve douteuse l’histoire de l’acheminement de cette cassette. Comme est surprenant d’apprendre que désormais, ce sont Latif Aidara et le colonel Fall, les nouveaux conseillers de Wade, qui «sont en charge du dossier casamançais. Ni l’Abbé, ni Sidy Badji, n’ont été informés de ce changement de personnes». Plus grave, en avril, ces émissaires , selon Bertrand Diamacoune, ont tenu une réunion à la gouvernance sans que l’abbé et Sidy Badji n’en soient informés, encore moins invités.
Cette cassette a une histoire. C’est au retour du pèlerinage à La Mecque mi-mars, à quelques jours de la fête de l’indépendance, que le chef de l’État fait cet enregistrement en direction du maquis. la première question du journaliste l’atteste quand il dit : «vous rentrez de La Mecque où vous avez prié pour le Sénégal, qu’avez-vous prié pour la Casamance ?» La réponse du président Wade : «Pour la Casamance, j’ai prié pour que Dieu nous aide à obtenir la paix, de façon que tous les fils du Sénégal, qu’on s’attèle à la construction à la construction du Sénégal…» A la question sur les garanties offertes aux partisans de la paix et aux rebelles qui acceptent de déposer les armes, Me Wade répond : «… je l’ai déjà dit et je profite de l’occasion pour le rappeler, je souhaite la paix avec tout le monde, avec tous ceux qui sont dans le maquis, qui ont cru devoir prendre les armes depuis 1982. Il y a eu beaucoup de dégâts, mais je suis prêt à pardonner à tout le monde, si tout le monde accepte la paix définitive». C’est là qu’apparaît le nom de Salif Sadio quand le journaliste le relance : Me Wade: «Même Salif Sadio. Tous les chefs rebelles, ceux qui ont été condamnés et poursuivis pour les faits qui se sont déroulés en Casamance. Je suis prêt à proposer à l’Assemblée nationale et à défendre un projet de loi d’amnistie totale et générale pour qu’on oublie définitivement ces choses-là, qu’on se remette ensemble pour construire le Sénégal».
Ailleurs dans la même cassette, le président Wade détaille ce qu’il prévoit pour la Casamance, une fois les armes déposées, la paix revenue et les rebelles amnistiés.
Salif Sadio mort pour la énième fois, le maquis, selon Neil, est en processus avancé de réconciliation. Informations qui nous seront confirmées plus tard à Ziguinchor par Bertrand Diamacoune, frère de l’abbé et son délégué auprès des autorités. Même si les chefs du maquis, comme Neil ne le portent guère dans leur cœur. S’étant affrontés pendant presque un an, on peut supposer qu’il en restera des traces et que la réconciliation n’ira pas de soi dans les rangs du maquis. Ce que confirme Kédenkané : «Nous avons réussi l’unification du maquis. Mais ils [les partisans de Salif aujourd’hui dirigés par Zakaria Goudiabi, selon Neil] ont peur de revenir dans nos bases du fait de ce qu’ils avaient fait (exécutions sommaires, exactions sur les routes etc.) sous Salif. Aussi, ils restent dans leurs cantonnements».
Ces informations sont corroborées par Bertrand Diamacoune quand il confie : «nous avons réussi la réconciliation, maintenant nous voulons réunir tout le monde lors d’une rencontre pour préparer les négociations avec le gouvernement». Celui-ci, selon le frère de l’abbé, aurait donné son accord pour cette rencontre. Mais comme toujours, il y a un hiatus entre les discours de l’aile politique et celui des combattants. Neil est catégorique : «Tant que le ‘Vieux’ [l’abbé] sera emprisonné et bâillonné, tant que l’armée n’aura pas réduit ses effectifs en Casamance, il n’y aura pas de négociation». Silence, puis : «dites-le à votre président». parce que Neil, rêve d’une «grande conférence entre le MFDC [maquisards et aile civile] et le gouvernement, devant toutes les télévisions du monde».
La fête de l’indépendance est toujours l’occasion de grandes promesses. Lors de son discours du 3 avril, à la veille de la fête de l’indépendance, le président Wade, a déclaré qu’il avait envoyé une cassette vidéo au maquis, dans laquelle il disait que les maquisards blessés pouvaient venir se soigner librement dans les hôpitaux de Dakar et retourner après tranquillement s’ils le désiraient dans le maquis. Nous avons pu nous procurer la version audio de cette cassette, qui avait été tenue secrète. Remise aux nouveaux conseillers du présidents Wade, selon Bertrand Diamacoune, cette cassette n’est probablement pas arrivé à ses destinataires pour différentes raisons. Kédenkané est catégorique : «nous n’avons jamais vu cette cassette. Un de mes lieutenants m’a dit avoir entendu Wade en parler lors de son discours du 3 avril. Demandez au chef de l’État à qui il a remis cette cassette, et à qui elle a été remise au maquis ?».
Amnistie pour tout le monde
A Ziguinchor, le frère de l’abbé Diamacoune aussi trouve douteuse l’histoire de l’acheminement de cette cassette. Comme est surprenant d’apprendre que désormais, ce sont Latif Aidara et le colonel Fall, les nouveaux conseillers de Wade, qui «sont en charge du dossier casamançais. Ni l’Abbé, ni Sidy Badji, n’ont été informés de ce changement de personnes». Plus grave, en avril, ces émissaires , selon Bertrand Diamacoune, ont tenu une réunion à la gouvernance sans que l’abbé et Sidy Badji n’en soient informés, encore moins invités.
Cette cassette a une histoire. C’est au retour du pèlerinage à La Mecque mi-mars, à quelques jours de la fête de l’indépendance, que le chef de l’État fait cet enregistrement en direction du maquis. la première question du journaliste l’atteste quand il dit : «vous rentrez de La Mecque où vous avez prié pour le Sénégal, qu’avez-vous prié pour la Casamance ?» La réponse du président Wade : «Pour la Casamance, j’ai prié pour que Dieu nous aide à obtenir la paix, de façon que tous les fils du Sénégal, qu’on s’attèle à la construction à la construction du Sénégal…» A la question sur les garanties offertes aux partisans de la paix et aux rebelles qui acceptent de déposer les armes, Me Wade répond : «… je l’ai déjà dit et je profite de l’occasion pour le rappeler, je souhaite la paix avec tout le monde, avec tous ceux qui sont dans le maquis, qui ont cru devoir prendre les armes depuis 1982. Il y a eu beaucoup de dégâts, mais je suis prêt à pardonner à tout le monde, si tout le monde accepte la paix définitive». C’est là qu’apparaît le nom de Salif Sadio quand le journaliste le relance : Me Wade: «Même Salif Sadio. Tous les chefs rebelles, ceux qui ont été condamnés et poursuivis pour les faits qui se sont déroulés en Casamance. Je suis prêt à proposer à l’Assemblée nationale et à défendre un projet de loi d’amnistie totale et générale pour qu’on oublie définitivement ces choses-là, qu’on se remette ensemble pour construire le Sénégal».
Ailleurs dans la même cassette, le président Wade détaille ce qu’il prévoit pour la Casamance, une fois les armes déposées, la paix revenue et les rebelles amnistiés.
par Demba Ndiaye
Article publié le 04/05/2003