Côte d’Ivoire
Tension persistante
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Des routes bloquées par des barrages, des rues commerçantes désertées par la population, des écoles inaccessibles aux élèves, Abidjan est aujourd'hui encore contrôlée par les jeunes patriotes. Que ce soit dans le quartier des affaires du Plateau ou dans les faubourgs populaires de Treichville, de Yopougon ou d'Abobo, les partisans les plus farouches de Laurent Gbagbo tiennent toujours le haut du pavé avec l'appui des forces de l'ordre ivoiriennes.
Les patriotes se mobilisent principalement autours du siège des Nations unies, de l'ambassade de France et de la base militaire française du 43ème BIMA. Et aujourd'hui ils ont envahi la radio télévision ivoirienne qui, depuis, diffuse des appels à la mobilisation. Leur demande n'a pas changé : que le « Groupe de travail international » revienne sur sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale et que les forces impartiales, casques bleus et troupes françaises de l'opération Licorne, quittent le pays.
La tension est également très forte dans plusieurs villes de l'ouest. Dans la localité de Guiglo, selon plusieurs sources, les casques bleus ont tiré cette nuit sur les manifestants dans des conditions qui ne sont pas encore éclaircies. La fusillade aurait fait au moins trois morts parmi les « patriotes ». Ces derniers, en représailles, auraient brûlé plusieurs bureaux d'agences des Nations unies. A Daloa, des violences auraient été commises hier sur des soldats de la paix après que les manifestants pro-Gbagbo aient investi leurs bases. Quant à San Pedro, dans l’ouest du pays, une source affirme que les patriotes s'en prennent aux ressortissants ouest-africains de la ville.
Le président en exercice de la CEDEAO, le Nigérian Olusegun Obasanjo, était attendu mercredi après-midi à Abidjan.
par Cyril Bensimon
Article publié le 18/01/2006 Dernière mise à jour le 18/01/2006 à 16:27 TU