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Côte d’Ivoire

Tension persistante

La tension est très forte à Abidjan mais également dans plusieurs villes de l'ouest du pays.DR
La tension est très forte à Abidjan mais également dans plusieurs villes de l'ouest du pays.
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Alors que le parti présidentiel FPI (Front populaire ivoirien) a annoncé hier qu'il se retirait du processus de paix, Abidjan est paralysée pour le troisième jour consécutif par les partisans de Laurent Gbagbo. Les jeunes patriotes protestent contre la recommandation faite par le « groupe de travail international » (GTI). Dimanche, le GTI avait annoncé que les députés ivoiriens n'avaient plus de mandat. Ces troubles ont entraîné la réaction des Nations unies. Le secrétaire général Koffi Annan a parlé mardi de violences orchestrées et a rappelé aux dirigeants politiques ivoiriens leurs responsabilités personnelles. Mais les partisans de Laurent Gbagbo n’en démordent pas.

Des routes bloquées par des barrages, des rues commerçantes désertées par la population, des écoles inaccessibles aux élèves, Abidjan est aujourd'hui encore contrôlée par les jeunes patriotes. Que ce soit dans le quartier des affaires du Plateau ou dans les faubourgs populaires de Treichville, de Yopougon ou d'Abobo, les partisans les plus farouches de Laurent Gbagbo tiennent toujours le haut du pavé avec l'appui des forces de l'ordre ivoiriennes.

Les patriotes se mobilisent principalement autours du siège des Nations unies, de l'ambassade de France et de la base militaire française du 43ème BIMA. Et aujourd'hui ils ont envahi la radio télévision ivoirienne qui, depuis, diffuse des appels à la mobilisation. Leur demande n'a pas changé : que le « Groupe de travail international » revienne sur sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale et que les forces impartiales, casques bleus et troupes françaises de l'opération Licorne, quittent le pays.

La tension est également très forte dans plusieurs villes de l'ouest.  Dans la localité de Guiglo, selon plusieurs sources, les casques bleus ont tiré cette nuit sur les manifestants dans des conditions qui ne sont pas encore éclaircies. La fusillade aurait fait au moins trois morts parmi les « patriotes ». Ces derniers, en représailles, auraient brûlé plusieurs bureaux d'agences des Nations unies. A Daloa, des violences auraient été commises hier sur des soldats de la paix après que les manifestants pro-Gbagbo aient investi leurs bases. Quant à San Pedro, dans l’ouest du pays, une source affirme que les patriotes s'en prennent aux ressortissants ouest-africains de la ville.

Le président en exercice de la CEDEAO, le Nigérian Olusegun Obasanjo, était attendu mercredi après-midi à Abidjan.


par Cyril  Bensimon

Article publié le 18/01/2006 Dernière mise à jour le 18/01/2006 à 16:27 TU

Audio

Jean-Marie Guehenno

Chargé des opérations de maintien de la paix à l'ONU. Il revient sur la crise politique ivoirienne.

«Je crois qu’en ce moment, on est un peu au bord du gouffre en Côte d’Ivoire; on est dans une situation très dangereuse. (…) L’avenir de ce pays ne peut se faire dans la violence ni dans la rue»

[18/01/2006]

La crise politique en Côte d'Ivoire

«En faisant éclater le gouvernement formé il y a à peine trois semaines, le camp présidentiel pourrait jouer la stratégie de l'affaiblissement de Charles Konan Banny afin de montrer que la pierre angulaire de la crise reste Laurent Gbagbo et que rien ne peut être fait sans son aval.»

[18/01/2006]

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