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France

Hommage à Ilan

Manifestation parisienne à la mémoire d'Ilan Halimi.(Photo: AFP)
Manifestation parisienne à la mémoire d'Ilan Halimi.
(Photo: AFP)
Des milliers de personnes ont manifesté à Paris et en province à la mémoire d’Ilan, ce jeune homme juif séquestré et torturé à mort par un gang de banlieue. Le rassemblement parisien a pris une tournure politique.

Philippe de Villiers avait décidé de participer à la manifestation, à Paris, contre le racisme et l’antisémitisme. Mais il n’a pas été possible pour le président du Mouvement pour la France de rester en tête de défilé, à côté des autres personnalités. Le service d’ordre l’a fait sortir du cortège qui était en train de rendre un hommage collectif au jeune juif, séquestré et torturé par un gang de banlieue. 

Certains ne voulaient pas de Philippe de Villiers en tête du cortège. Son parti est jugé hostile aux étrangers. Le député souverainiste est sorti de la foule sous la protection des gendarmes tandis que certains participants criaient : « Villiers dehors ». Au cours d’une conférence de presse improvisée, Philippe de Villiers a expliqué qu’il souhaitait participer au défilé « par solidarité avec tous les Français qui se sentent aujourd’hui blessés par la montée d’un nouveau racisme antifrançais sur fond d’islamisation ». Il s’est par ailleurs insurgé contre « l’incroyable sectarisme totalitaire des associations d’extrême gauche qui, contrairement au CRIF, l’ont physiquement expulsé de la tête du cortège ». Philippe de Villiers a ensuite manifesté «au milieu du cortège, au milieu du peuple de France ». 

En tête de la manifestation à la mémoire d’Ilan Halimi, de nombreuses personnalités comme le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, le centriste François Bayrou, les socialistes François Hollande, Lionel Jospin et Dominique Strauss-Kahn. Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy était présent lui aussi ainsi que Renaud Donnedieu de Vabres, le ministre de la Culture, l’écrivain Marek Halter, Jean-Louis Debré, président de l’Assemblée nationale, l’acteur Ivan Attal et le philosophe Alain Finkielfraut.

Plusieurs représentants de l’église catholique étaient présents dont le secrétaire général de la conférence des évêques de France, Monseigneur Lalanne et le cardinal Jean-Marie Lustiger. « Une limite d’humanité et de dignité a été franchie », a-t-il déclaré. A ses côtés, l’ancienne ministre Simone Veil et Françoise de Panafieu, élue à Paris.

C’est le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) qui appelait à participer à ce défilé. Roger Cukierman, président de cette organisation, a déclaré qu’il était là pour « arrêter les dérives racistes et antisémites ».  SOS Racisme et la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme appelaient également à manifester ainsi que des dizaines d’associations moins connues parmi lesquelles le Conseil des démocrates musulmans de France ou encore Ni Putes Ni soumises.

Un message d’Israël

Le Front national avait l’intention de participer à la manifestation. Mais « il n’y a pas présence d’élus du Front national » dans le cortège, a indiqué la police dimanche après midi.

Deux semaines après la mort du jeune homme, un dispositif de sécurité important accompagnait cette marche dans les rues de Paris contre le racisme et l’antisémitisme. A Nice, Lyon, Bordeaux, d’autres défilés ont eu lieu à la mémoire du jeune Ilan.

Avant le départ de la manifestation parisienne, la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a exprimé sa « solidarité » avec la communauté juive française. Les « citoyens français qui descendent dans la rue pour exprimer leur rejet de formes d’antisémitisme, de racisme ou de xénophobie, incarnent la lutte commune contre la barbarie, unissant des hommes de toute culture et religion dans la défense de la dignité humaine », a-t-elle souligné.

La manifestation parisienne a rassemblé 33 000 personnes selon la police, 200 000 selon les organisateurs. 


par Colette  Thomas

Article publié le 26/02/2006 Dernière mise à jour le 26/02/2006 à 17:34 TU

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