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Côte d'Ivoire

Le dialogue malgré la méfiance

Imposant dispositif de sécurité autour et dans les bâtiments de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la paix, à Yamoussoukro.(Photo : AFP)
Imposant dispositif de sécurité autour et dans les bâtiments de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la paix, à Yamoussoukro.
(Photo : AFP)
C’est un « ouf » de soulagement que les organisateurs de la rencontre avortée le 27 février entre protagonistes de la crise ivoirienne ont poussé lorsqu’en tout début d’après-midi du 28 février, un hélicoptère de l’opération française Licorne a déposé Guillaume Soro à Yamoussoukro. La rencontre qui aurait dû débuter le 27 février avait été repoussée à cause du refus de Guillaume Soro d’y participer si le dispositif de sécurité n’était pas revu et corrigé.

Apparemment, tout est rentré dans l’ordre puisque Guillaume Soro est arrivé en premier à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la paix, accueilli par le Premier ministre Charles Konan Banny. Le leader de la rébellion est arrivé en même temps qu’Alassane Dramane Ouattara, le président du Rassemblement des républicains (RDR). Après eux, l’ancien président de la République et patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, président de la République sont arrivée sur les lieux, accueillis par le Premier ministre. Le compte est bon. Les cinq hommes se sont retirés pour officiellement inaugurer leur rencontre. L’ordre du jour, qui n’est pas évoqué, n’est pas moins connu de tous : la relance du processus de paix. 

On a frôlé le pire

Avant d’entrer dans le vif du sujet, les cinq personnalités devraient déjeuner ensemble. Leurs discussions seront à huis clos, mais ils auront le loisir de consulter les membres de leurs délégations installés dans les appartements de la Fondation Félix Houphouët Boigny. Les organisateurs de la rencontre ont compris que le strict respect du protocole est un principe auquel les uns et les autres étaient farouchement attachés. Hier, le général Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major des Forces armées des forces nouvelles (rébellion), envoyé en éclaireur avait dissuadé Guillaume Soro de faire le déplacement de Yamoussoukro. En effet, tant qu’à faire une réunion entre « frères ivoiriens », les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci), avaient décidé d’assurer la sécurité à l’intérieur du bâtiment en lieu et place des soldats français de l’opération Licorne et de l’Opération des Nations unies pour la Côte d’Ivoire (Onuci). Menaces et injures de toutes sortes ont accompagné cette reprise en main des choses par les Fanci…On a frôlé le pire !

Cette réorganisation a suscité la méfiance des rebelles de Bouaké qui ont préféré, dans ces conditions, surseoir à leur participation à la rencontre de Yamoussoukro. Aujourd’hui, les Forces de défense et de sécurité (loyalistes) ne sont plus seules en armes à l’intérieur du bâtiment. Elles sont secondées par les soldats marocains de l’Onuci. Un autre point de détail, âprement discuté, est l’ordre d’arrivée dans la salle de réunion. Là aussi un consensus a été trouvé. Par ailleurs, au lieu de deux jours de discussions, les principaux protagonistes de la crise ivoirienne sont convenus de publier un communiqué commun à l’issue de cette rencontre du 28 février, la première du genre, parce qu’elle est tenue en terre ivoirienne et sans intermédiaires étrangers et internationaux.


par Didier  Samson

Article publié le 28/02/2006 Dernière mise à jour le 28/02/2006 à 17:40 TU