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France-Côte d'Ivoire

Affaire Kieffer: la famille dénonce des lenteurs

Posters géants de Guy-André Kieffer, affichés sur une des colonnes du Trône, place de la Nation, le 22 mars 2005 à Paris.(Photo : AFP)
Posters géants de Guy-André Kieffer, affichés sur une des colonnes du Trône, place de la Nation, le 22 mars 2005 à Paris.
(Photo : AFP)
L’extradition sans difficultés du chef de gang présumé Youssouf Fofana étonne la famille du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer et évoque une différence de traitement entre les deux affaires.

«Tout le monde se félicite de la célérité avec laquelle le président ivoirien Laurent Gbagbo répond à la demande d’extradition formulée par les autorités françaises à l’encontre de Youssouf Fofana», écrit Bernard Kieffer, le frère du journaliste Guy-André Kieffer. Dans le même communiqué la famille du journaliste rappelle aux autorités ivoiriennes que la justice française attend «la remise temporaire de Michel Legré». Ce dernier, beau-frère de Simone Gbagbo, épouse du chef de l’Etat ivoirien, est la dernière personne connue à avoir vu le journaliste, juste avant sa disparition le 16 avril 2004 à Abidjan. 

Michel Legré qui avait mis en cause des proches du régime Gbagbo avait été arrêté, inculpé et écroué en Côte d’Ivoire dans le cadre de cette affaire. Après plusieurs mois de détention il a recouvré sa liberté. La famille de Guy-André Kieffer rappelle qu’il est aussi inculpé en France  et que la Justice française avait fait une demande de «remise temporaire», mais qui ne semble pas «susciter le même intérêt que l’extradition de M. Fofana, ni du côté ivoirien, ni même du côté des autorités françaises». En revanche, la coopération judiciaire a permis au juge d’instruction français, Patrick Ramaël d’effectuer cinq déplacements en Côte d’Ivoire pour mener son enquête. Mais des difficultés subsistent, le magistrat n’ayant pu entendre certains témoins, relate l’AFP.

Toujours dans le cadre de cette affaire, Jean-Tony Oulaï, un Ivoirien d’une quarantaine d’années avait été arrêté le 11 janvier dernier en région parisienne. Il s’était lui-même présenté comme un ancien agent des services de renseignement de son pays avec un grade de capitaine dans l’armée ivoirienne. Après un mois de détention il a été, lui aussi, remis en liberté, mais placé sous contrôle judiciaire. Aujourd’hui deux magistrats français sont en charge du dossier Kieffer : Patrick Ramaël et Emmanuelle Decos.

Au moment de sa disparition Guy-André Kieffer, bon connaisseur des dossiers de transactions internationales et de négociations financières dans les filières du café et du cacao enquêtait sur des malversations financières dans le milieu et qui pourraient impliquer des «notables» proches du pouvoir d’Abidjan.


par Didier  Samson

Article publié le 08/03/2006 Dernière mise à jour le 08/03/2006 à 17:39 TU