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Liberia

Charles Taylor est-il menacé d’extradition ?

Charles Taylor à son arrivée en exil au Nigeria, accueilli par le président Obasanjo, le 12 août 2003. La question de son extradition à Monrovia est à nouveau évoquée.(Photo : AFP)
Charles Taylor à son arrivée en exil au Nigeria, accueilli par le président Obasanjo, le 12 août 2003. La question de son extradition à Monrovia est à nouveau évoquée.
(Photo : AFP)
Charles Taylor comparaîtra-t-il bientôt devant la Cour spéciale pour la Sierra Leone ? La question mérite d'être posée. Depuis la récente visite de la nouvelle présidente libérienne au Nigeria, l'asile accordé dans ce pays à l'ancien chef de guerre parait en effet menacé. Selon plusieurs sources proches de Charles Taylor, Ellen Johnson Sirleaf a demandé par écrit à son homologue nigérian d'extrader vers le Liberia celui qui est inculpé de crimes contre l'humanité. Le gouvernement libérien a démenti hier l'existence d'une telle lettre. Malgré cela plusieurs éléments donnent à penser que l'étau de la justice internationale se resserre autour de l'ancien chef de l'Etat libérien et que son exil nigérian de Calabar pourrait bientôt prendre fin.

La prudence à la Cour spéciale pour la Sierra Leone contraste avec l'agitation des partisans de Charles Taylor. Selon une source au sein du bureau du procureur à Freetown, la cellule est prête pour accueillir l'ancien chef de l'Etat mais il est encore trop tôt pour démêler le vrai du faux des informations véhiculées par l'entourage de ce dernier.

Chez les proches de Charles Taylor, le calme n'est en revanche plus de mise depuis les révélations sur la lettre qu'aurait remise Ellen Johnson Sirleaf à son homologue nigérian. Le démenti des autorités à Monrovia sur la véracité de cette demande ne les convainc pas et selon Jewell Howard Taylor, le compte à rebours de l'extradition de son ex époux vers le Liberia, première étape avant un transfert en Sierra Leone, est même déjà enclenché. D'après l'entretien qu'elle aurait eu avec son ancien mari, dans trois semaines au plus le Nigeria aura mis fin à l'asile accordé à l'ex-numéro 1 libérien. Selon un proche conseiller de Charles Taylor, Ellen Johnson Sirleaf va devoir désormais justifier cette demande d'extradition vers le Liberia, l'ex président n'étant accusé d'aucun crime dans son pays.

Faire de ce dossier une priorité

Même si elle a récemment affirmé que l'ancien chef de guerre devra un jour rendre des comptes à la justice, la présidente libérienne reste très prudente sur cette question susceptible de fragiliser son pouvoir et de raviver les haines. Les discussions ce dimanche entre les présidents nigérian et sud-africain sur le cas Taylor et les pressions de l'administration américaine et des Nations unies pourraient cependant la pousser à faire de ce dossier une priorité.

Ellen Johnson Sirleaf est actuellement aux Etats-Unis pour une visite officielle où elle doit s'exprimer devant le congrès américain. Le 17 elle est attendue à la tribune du Conseil de sécurité des Nations unies et le 21 elle rencontrera George Bush. Cette visite a pour but le renforcement des liens historiques entre les 2 pays, mais nul doute que l'avenir de Charles Taylor sera évoqué.


par Cyril  Bensimon

Article publié le 14/03/2006 Dernière mise à jour le 14/03/2006 à 18:26 TU