Thaïlande
Législatives : défiance réaffirmée, résultats incertains
(Photo : AFP)
Le Premier ministre thaïlandais a proposé lundi soir, lors d’une intervention à la télévision, la création d’un comité chargé de résoudre la crise politique dans son pays. Selon Thaksin Shinawatra, cette commission indépendante devrait être constituée de personnalités de premier plan. Et «si cette commission me demande de démissionner, j’obéirai», a indiqué M. Thaksin.
Ces législatives anticipées ont, sans surprise, reflété la crise politique que traverse le pays, à commencer par la polarisation géographique. Dans les bastions de l'opposition, dans le sud du pays et à Bangkok, les électeurs ont majoritairement opté pour le vote de protestation. Dans la capitale, les bulletins blancs ou nuls ont même franchi le cap des 50% et donc devancé les suffrages en faveur des candidats pro-Thaksin.
Une gifle électorale
La commission électorale a également confirmé tout à l'heure que dans 38 circonscriptions, les résultats seront annulés. Motif : les candidats du Thai Rak Thai, qui y étaient seuls en lice, ne sont pas parvenus à rassembler sous leurs noms les suffrages de 20% des électeurs inscrits, seuil requis, dans ce cas de figure, pour être élu. C’est une gifle électorale qui impose, en conséquence, l'organisation sous un mois de 38 législatives partielles. Et tant que l'assemblée ne sera pas au complet, elle ne pourra ni se réunir, ni a fortiori nommer le Premier ministre.
Thaksin Shinawatra, malgré tout, espère toujours gagner son pari, à savoir : recueillir plus de 50% des suffrages exprimés. Ce que les électeurs des régions rurales du nord du pays vont vraisemblablement lui apporter, mais sans toutefois mettre un terme à la crise politique. Son appel, ce matin, à la réconciliation nationale, a été rejeté par l'opposition, qui réclame toujours sa démission.
par Alain Renon
Article publié le 03/04/2006 Dernière mise à jour le 03/04/2006 à 17:57 TU