Proche-Orient
L’UE suspend son aide au gouvernement palestinien
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L’Union Européenne était le premier bailleur de fonds des Palestiniens et cette suspension de l’aide intervient au moment ou l’Autorité palestinienne doit faire face à des problèmes financiers extrêmement graves qui la placent au bord de la banqueroute.
L’Autorité palestinienne n’est pas en mesure de verser la paye de ses 140 000 fonctionnaires et membres des services de sécurité, dont le montant s’élève à 118 millions de dollars (97 millions d’euros). Un quart de la population de la Palestine (2,5 millions de personnes en Cisjordanie et 1,4 millions à Gaza) vit grâce aux salaires des fonctionnaires. Le Programme alimentaire mondial craint une crise humanitaire en Palestine après la suspension simultanée de l’aide européenne et américaine.
L’aide financière européenne totalisait 500 millions de euros par an, dont la moitié était gérée directement par la Commission et le reste venait des Etats membres.
Les ministres européens ont ainsi entériné les mesures annoncées vendredi par la Commission européenne, des mesures qui furent immédiatement saluées par Israël.
Les Etats-Unis et le Canada avaient déjà suspendu leur aide directe à l’Autorité palestinienne, tout en augmentant leur appui humanitaire par le biais des Nations unies et des organisations non gouvernementales.
Aider les Palestiniens sans passer par le Hamas
Le gouvernement palestinien a qualifié de « chantage inacceptable » et de « décision mauvaise et injuste » la position de Bruxelles. Ces accusations ont été rejetées par les responsables européens lesquels exigent que le Hamas respecte trois principes fondamentaux: l’abandon de la violence, la reconnaissance d’Israël et le respect des accords israélo-palestiniennes déjà signés. Les Européens ont aussi fait savoir qu’ils ne veulent pas être accusés de financer un parti figurant sur la liste des organisations terroristes.
Dans un entretien au journal Le Figaro, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a considéré qu’il est « inacceptable de punir les Palestiniens » et que l’Union européenne doit trouver un mécanisme permettant à l’aide d’atteindre les Palestiniens. Abbas est attendu à Paris le 27 avril où il devra informer le président Jacques Chirac de la situation en Palestine, après la formation du gouvernement Hamas. Le président de l’Autorité palestinienne affirme que le mouvement Hamas « va s’amender », mais qu’il faut lui laisser du temps.
Pour le moment, les Européens veulent trouver des moyens alternatifs pour ré acheminer l’aide aux populations palestiniennes, mais sans passer par les canaux officiels des ministères tenus par des éléments du Hamas.par Antonio Garcia
Article publié le 10/04/2006 Dernière mise à jour le 10/04/2006 à 18:33 TU