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Nucléaire iranien

Téhéran «n’a pas peur des sanctions»

Le président iranien a balayé d'un revers de main la perspective de sanctions contre son pays, quatrième producteur mondial de pétrole, en jugeant «improbable» une «décision aussi inconsidérée» du Conseil de sécurité.(Photo : AFP)
Le président iranien a balayé d'un revers de main la perspective de sanctions contre son pays, quatrième producteur mondial de pétrole, en jugeant «improbable» une «décision aussi inconsidérée» du Conseil de sécurité.
(Photo : AFP)
Quatre jours avant la fin du délai fixé par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui a demandé à l’Iran de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium d’ici au 28 avril, Téhéran a encore durci le ton menaçant de quitter le Traité de non prolifération nucléaire et l'Agence internationale de l'énergie atomique si «on veut nous priver de notre droit», a insisté le président iranien.

De notre correspondant à Téhéran

D’un ton souriant et très sûr de lui, le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad a menacé de quitter le Traité de non prolifération (TNP) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) si le Conseil de sécurité de l’ONU accentuait la pression. « Notre politique est de travailler dans le cadre du TNP et avec l'Agence (internationale de l'énergie atomique), mais si on veut nous priver de notre droit, nous allons reconsidérer notre position », a déclaré le président iranien. L’Iran refuse de suspendre ses activités d’enrichissement reprises le 10 janvier dernier malgré la demande l’AIEA. « Il n’y a aucune raison pour cela », a-t-il dit.

Pour bien faire passer le message, les Iraniens avaient invité les grands médias internationaux pour couvrir la conférence de presse du président iranien. Les Occidentaux « ne devraient pas penser qu'ils peuvent entériner une décision erronée avec l'aide du Conseil de sécurité », a dit le président iranien.  Le 11 avril dernier, l’Iran a annoncé avoir réussi à enrichir l’uranium à 3,5%. Les responsables iraniens ont également annoncé une accélération du programme nucléaire pour faire fonctionner 3 000 centrifugeuses d’ici à la fin de l’année, ce qui leur permettra ensuite de passer à l’étape industrielle dans la fabrication du combustible pour leurs futures centrales nucléaires. Les Etats-Unis et les pays européens soupçonnent l’Iran de chercher à fabriquer l’arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil.

Une attaque militaire américaine « n’aurait pas de sens »

Les menaces du président Ahmadinejad ne peuvent que renforcer la position des Etats-Unis qui demandent que le Conseil de sécurité décrète des sanctions économiques dures contre l’Iran. Pour le moment, la Russie et la Chine sont hostiles à de telles sanctions mais la fermeté de Téhéran devrait rendre difficile une telle position. Le Conseil de sécurité doit adopter dans un premier temps une résolution exigeant de l’Iran de suspendre ses activités liées à l’enrichissement. Ensuite, si Téhéran n’obtempère pas, le Conseil pourrait décider des sanctions graduelles contre l’Iran. « Nous n’avons pas peur des sanctions », a répondu par avance le président Ahmadinejad. « Les deux ou trois pays qui nous sont tellement opposés ont suffisamment de jugement pour ne pas faire cette erreur (…) Ils y perdront eux-mêmes » en imposant des sanctions contre l’Iran, a affirmé le président iranien.

D’un ton jovial, Mahmoud Ahmadinejad a aussi rejeté d’un revers de main l’éventualité d’une attaque militaire américaine contre l’Iran en affirmant qu'une « attaque militaire n'aurait pas de sens ». « Dans tous les cas notre peuple est puissant et sait se défendre », a-t-il indiqué. Pourtant, les diplomates occidentaux à Téhéran évoquent de plus en plus la possibilité d’une action militaire contre l’Iran à la fin de l’année. Si les anciens responsables modérés iraniens semblent partager ces inquiétudes, en revanche, dans le camp des durs, personne ne semble y croire.

Ce qui explique sans doute les propos du président Ahmadinejad à propos de l’établissement d’un dialogue entre Téhéran et Washington sur l’Irak. « Nous pensons qu'avec l'établissement d'un gouvernement stable en Irak, si Dieu le veut, il n'y a plus besoin » de tels entretiens. Les responsables iraniens avaient accepté de parler avec les Américains pour aider le gouvernement irakien à restaurer la sécurité dans ce pays. Ces discussions directes étaient perçues comme un moyen de renouer le dialogue rompu depuis la révolution islamique de 1979.


par Siavosh  Ghazi

Article publié le 24/04/2006 Dernière mise à jour le 24/04/2006 à 19:02 TU

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(Conception : RFI)

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