Musée du quai Branly
Quatre bâtiments font un musée
(Photo : N. Borel)
Localiser le nouveau musée consacré aux arts « arts premiers », au beau milieu de ce quartier haussmannien de Paris (7e arrondissement), est une chose ; se repérer une fois sur les lieux en est une autre ! Il y a fort à parier que plus d’un visiteur sera désorienté le 23 juin prochain, date d’ouverture des portes du musée. Avec des façades ici en verdure et là en bois, ou en acier et en verre sérigraphié, les quatre bâtiments du musée occupent pourtant des fonctions bien distinctes. La couleur est annoncée par Stéphane Martin, le président du musée : « Le public doit se fabriquer lui-même sa propre visite ».
Le bâtiment musée
(Photo : Ianna Andreadis)
Dressé sur pilotis, développé sur cinq niveaux, ce bâtiment est au cœur du projet. Facilement identifiable, sa façade sud est protégée par des pare-soleil en métal laqué aux couleurs rouge-brun qui filtreront 99% de la lumière, pour préserver les œuvres exposées. De l’extérieur, côté Seine, la façade du même bâtiment est habillée de bois sur sa partie supérieure mais le verre imprimé de motifs végétaux est ce qui domine. A l’intérieur, au rez-de-chaussée du bâtiment, une extension circulaire en verre et en aluminium, la « galerie jardin », accueillera les expositions temporaires internationales.
(Photo : Dominique Raizon/ RFI)
Le fonds permanent des collections, quant à lui, sera présenté sur un seul plateau, sans cloison, se déroulant selon un circuit périphérique légèrement ascendant, à la manière d’un escargot, le long d’une vaste rampe avec, en son centre, une tour de verre où sera exposée la réserve des instruments de musique. Le bâtiment se décline en espaces aux géométries variables : ainsi, sur la face nord du bâtiment, des sortes de « caissons en bois » sont autant de cabinets de curiosité dans lesquels le visiteur aura accès pour des expositions plus intimes. Par ailleurs, à chaque extrémité du bâtiment, deux « galeries suspendues » présenteront des expositions temporaires conçues autour de thématiques. A 21 mètres du sol, sur le toit, une terrasse dominant la canopée offrira une vue sur la colline de Chaillot en face, les jardins du Trocadéro et les bords de Seine jusqu’au Grand Palais. Ce cadre privilégié abritera le restaurant et sera directement accessible par le jardin.
Le bâtiment Branly
(Photo : Dominique Raizon/ RFI)
En prise directe sur le quai, adossé à un immeuble haussmannien, ce bâtiment dont la façade est recouverte de plantes est tout de suite identifiable. Il est principalement consacré aux bureaux administratifs. Il abrite également une salle de cinéma qui compte quelque 140 places.
Le bâtiment Auvent, déjà rebaptisé « le samouraï »
(Photo : Yves Bellier)
Niché entre le musée et le bâtiment Branly, relié aux deux par des passerelles, sa façade est en verre et en métal, hérissée de brise-soleil orange. Sur 1 300 m² se répartissent à la fois les magasins de la médiathèque, le salon de lecture Jacques Kerchache, la salle de consultation des fonds spéciaux, ainsi qu’un atelier de découverte pour les enfants.
En contrebas des trois bâtiments cités, -musée, Branly, Auvent-, un petit théâtre de verdure accueillera le public sur des gradins aménagés dans le relief du jardin paysagé. C’est là qu’auront lieu les représentations théâtrales ou musicales et que se tiendront certaines conférences en plein air. Faisant face au théâtre Claude Lévi-Strauss, les deux théâtres s’ouvriront parfois l’un sur l’autre pour n’en faire qu’un, lorsqu’il s’agira de présenter des spectacles plus importants.
Le bâtiment Université
(Photo : Nicolas Borel)
Il se situe rue de l’Université, une rue parallèle à la Seine. Sa façade de verre et de pierre est réchauffée par les peintures décoratives de l’encadrement des fenêtres, exécutées par des aborigènes australiens. Ces mêmes artistes contemporains ont peint les plafonds intérieurs du rez-de-chaussée du bâtiment. De la rue, le passant peut les apercevoir grâce à la hauteur sous plafond de cette pièce qui accueille sur 1500 m² la librairie-boutique ouverte au public. Les étages du bâtiment sont réservés aux ateliers de restauration des œuvres ainsi qu’aux postes de travail nécessaires à la gestion des collections.
De passerelles en passerelles, la promenade garantira surprises, découvertes et plaisir au visiteur qui aura tout le temps de musarder. Mais à coup sûr, celui qui sera seulement intéressé par la collection de masques africains, ou qui devra rencontrer à une heure précise le responsable des réserves pour consulter les enveloppes funéraires paracas (civilisation du Pérou), devra se munir des plans distribués aux entrées.
par Dominique Raizon
Article publié le 01/05/2006 Dernière mise à jour le 01/05/2006 à 10:37 TU
Réalisation multimédia : Stéphanie Bourgoing