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Immigration

Ce que dit Sarkozy

A l’occasion de son allocution devant les députés, qui vont examiner son nouveau projet de loi sur l’immigration, Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur, a présenté les principaux principes qui ont guidé la rédaction du projet de loi.

Nicolas Sarkozy à Bobigny, le 31 octobre 2005.Photo : AFP
Nicolas Sarkozy à Bobigny, le 31 octobre 2005.
Photo : AFP

-Une immigration choisie. Le thème a donné lieu à des critiques. C’est pourtant l’expression retenue par la Commission de Bruxelles, a indiqué Nicolas Sarkozy. La Commission a demandé aux pays membres de l’Union d’harmoniser leurs politiques d’immigration. Les règles seront claires, « l’immigration sera régulée », a déclaré le ministre devant les députés. 

-La loi affirmera un lien étroit entre immigration et intégration alors que plusieurs politiques successives de la ville ont toutes été des échecs. « Il faut que les étrangers apprennent notre langue et s’engagent à respecter les lois et les valeurs de la République », a précisé le ministre de l’Intérieur au cours de son allocution à l’Assemblée.

-L’immigration familiale sera plus difficile. Elle représente la moitié des cartes de séjour. Même si tout migrant a droit à une vie de famille, « c’est au pouvoir politique de décider » du regroupement familial. L’étranger vivant en France devra être en mesure d’assurer les besoins de sa famille sans les aides de l’Etat. Par comparaison, l’immigration pour raisons professionnelles est faible. En 2005, seulement 11 500 cartes de séjour ont été délivrées pour un emploi.

-Canada, Royaume-Uni, Pays-Bas, Allemagne : la France a décidé de regarder du côté des systèmes étrangers pour retenir ce qui peut être adopté dans sa nouvelle politique d’immigration. Toutefois, cette nouvelle politique tiendra compte de nos liens avec l’Afrique, a précisé Nicolas Sarkozy.

-Le système de régularisation automatique au bout de 10 ans est abrogé, ce qui n’interdira pas de procéder à des régularisations au cas par cas, pour des raisons humanitaires par exemple.

-Il n’est pas question d’établir des plafonds mais de prendre en compte la démographie française et les besoins de l’économie.

-2,6 milliards d’euros repartent chaque année vers les pays d’origine. Il faut faire preuve d’imagination pour utiliser au mieux ces ressources en concertation avec les pays concernés, a encore indiqué le ministre.

-Il n’y aura pas de politique d’immigration définitive pour les médecins originaires d’Afrique. Ceux qui viendront faire leurs études en France devront s’engager à repartir dans leur pays où on a besoin de leurs compétences. En ce qui concerne la fuite des cerveaux (allusion aux propos de Philippe de Villiers), il n’en est rien. Les migrants les plus formés partent aux Etats-Unis ; les moins formés, en Europe.

-Le lien automatique entre le mariage et le droit au séjour sera supprimé.

-Les dispositifs vont être assouplis dans l’hôtellerie/restauration qui manque de personnel ainsi que dans le secteur du bâtiment. Ces mesures devraient permettre de lutter contre le travail au noir.  


par propos recueillis par Colette  Thomas

Article publié le 02/05/2006 Dernière mise à jour le 02/05/2006 à 18:17 TU

Les liens

WEB

Texte du projet de loi Sarkozy sur l'immigration (version du 2 mai 2006)