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Ouganda

L’ONU fait rentrer les réfugiés soudanais

Réfugiés soudanais dans un camp près de Moyo en Ouganda.(Photo: AFP)
Réfugiés soudanais dans un camp près de Moyo en Ouganda.
(Photo: AFP)
Cent soixante réfugiés soudanais qui se trouvaient depuis des années dans le nord de l’Ouganda sont retournés mardi dans leurs villages, dans le sud du Soudan. C’est le début d’une opération de rapatriement volontaire conduite par le HCR qui va durer plus d’un an. Beaucoup de ces réfugiés avaient quitté leur pays il y a 20 ans, à cause de la guerre civile dans le sud du Soudan.

Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a commencé son opération de rapatriement des soudanais qui se sont installés dans le nord de l’Ouganda. Un convoi transportant 160 réfugiés est parti  mardi matin du district de Moyo, dans le nord de l’Ouganda, en direction à Kadjo Kedji, un village situé dans le sud du Soudan, à 30 kilomètres au nord de la frontière qui sépare les deux pays. Il s’agit du début d’une opération de rapatriement volontaire de réfugiés soudanais que le Haut commissariat de l’ONU avait  décidé de réaliser depuis plusieurs mois, suite à l’accord de paix conclu en janvier 2005 entre le gouvernement de Khartoum et les ex-rebelles de l’Armée de libération du peuple du Soudan. Ce conflit avait duré plus de vingt ans, provoquant 1,5 million de morts et 4 millions de déplacés.

Le HCR prévoit de transporter 27 000 des 174 000 réfugiés soudanais qui se trouvent en Ouganda (environ 16% du total)  et qui se sont déclarés volontaires pour rentrer dans leur pays d’origine. En conditions normales et au rythme actuel, cette opération devrait durer plus d’an an. Ces transferts de réfugiés seront suspendus lors de la saison des pluies à partir du mois de mai, car les routes deviendront impraticables.

Pour préparer ce rapatriement volontaire, le HCR a organisé des missions d’inspection pour treize représentants des communautés soudanaises réfugiées qui ont pu se renseigner personnellement au sujet des conditions de vie dans le sud du Soudan, dans le cadre de «visites aller et voir», notamment dans la province de Bahr el-Djebel. Cette opération a bénéficié d’un appui financier de 100 000 dollars de la part de l’Union africaine et le gouvernement américain a promis une aide de 12 millions de dollars. Les réfugiés qui se trouvent  dans plusieurs camps du district ougandais de Moyo, seront installés dans les centres d’accueil de Kagapo, dans la région méridionale soudanaise de Kajo Keji.

Opération risquée

Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés avait décidé de déclencher la présente opération de rapatriement de Soudanais vers la mi-avril, mais a du reporter ce projet à cause des «fragiles» conditions de sécurité dans le sud du Soudan. La presse de Kampala signale que le retour des réfugiés soudanais pourra être contrarié par les actions des rebelles ougandais du mouvement de l’Armée de la résistance du Seigneur (LRA) qui ont des bases dans le sud du Soudan et qui sont surtout actifs dans la zone septentrionale de l’Ouganda.

Cette opération (UNHCR Sudan operation) a été rendue possible par un accord tripartite entre le HCR et les gouvernements de Kampala et de Khartoum. Le Haut commissariat évalue à 350 000 le nombre total de réfugiés soudanais qui se trouvent dans les pays voisins. Outre l’Ouganda, des milliers de soudanais ont du s’enfuir vers le Kenya, l’Ethiopie, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine et l’Egypte. Le Haut commissariat essaie de conclure des accords avec tous ces gouvernements pour permettre le retour de ces réfugiés au Soudan. Des opérations ont été réalisées avec succès notamment en Ethiopie, ce qui a permis de rapatrier un grand nombre de réfugiés vers la région du Nil bleu. En revanche, les opérations on du être interrompues en République centrafricaine, car le gouvernement de Bangui a décidé de fermer ses frontières avec le Soudan, suite à la rupture de relations diplomatiques entre le Tchad et le gouvernement de Khartoum, vers la mi-avril.

Le HCR reste préoccupé par l’insécurité qui se vérifie dans plusieurs régions soudanaises. La situation reste «volatile», selon une porte-parole du Haut commissariat à Genève. Cette situation, ainsi que les affrontements entre tribus provoque des mouvements de réfugiés supplémentaires, crée une sorte de cercle vicieux. Depuis le début de l’année, environ 500 nouveaux réfugiés soudanais sont entrés sur le territoire de l’Ouganda, où les autorités doivent aussi faire face au grave problème des déplacés (1,4 millions de personnes), les réfugiés internes qui sont victimes pour la plupart des actions des rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur.

par Antonio  Garcia

Article publié le 02/05/2006 Dernière mise à jour le 02/05/2006 à 18:39 TU