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Afrique

Un Fonds pour préserver le patrimoine

Le mont Kilimandjaro (Tanzanie) est au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1987.(Photo: Unesco/C.Lubbert)
Le mont Kilimandjaro (Tanzanie) est au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1987.
(Photo: Unesco/C.Lubbert)
Dans la liste du patrimoine de l’humanité de l'Unesco, l’Afrique sub-saharienne est quasi oubliée. Pour combler cette lacune, un Fonds d’aide au patrimoine africain est créé ce 5 mai avec deux objectifs: aider les pays concernés à préserver leur patrimoine en péril et augmenter le nombre de sites inscrits sur la liste.
L’Afrique sub-saharienne a besoin de subsides pour sauvegarder son patrimoine naturel et culturel pourtant extrêmement riche et diversifié et pour le faire reconnaître à sa juste valeur : seuls 65 de ses sites figurent sur la liste des 812 répertoriés par l'Unesco sur l’ensemble des continents. En outre, 43% des 34 sites jugés en péril sont situés dans cette partie du monde très démunie qui peut difficilement faire face à leur sauvegarde.

En juillet 2005 à Durban (Afrique du Sud), la 29ème session du Comité du patrimoine mondial a donc approuvé, à l’unanimité, la création d'un Fonds du patrimoine mondial africain. A cette réunion, les officiels du Bénin, du Nigeria, de l’Egypte, du Zimbabwe et de l’Afrique du Sud représentaient le continent africain. Le 5 mai 2006 a été choisi pour créer ce fonds d’aide qui sera versé dès 2007 et « géré par la Banque de développement d’Afrique du Sud, où il sera domicilié pendant deux ans », précise l’Unesco.

Le Fonds d’aide au patrimoine de l’Afrique a deux objectifs. Le premier, faire progresser le nombre de sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en incitant les pays à préparer l’inventaire de ce patrimoine. Le second, aider ces états à mieux préserver les sites déjà inscrits (conservation, gestion et réhabilitation) et soutenir la formation du personnel chargé de cette tâche.

Coutumes et traditions, un patrimoine intangible

Sur quarante Etats africains signataires de la Convention du patrimoine de 1972, seuls 24 d’entre eux ont des sites répertoriés sur la liste du patrimoine mondial (32 sites naturels, 31 sites culturels et 2 sites mixtes). C’est au comité des 21 élus par l’Assemblée générale du patrimoine mondial, qu’il appartiendra de décider de nouvelles inscriptions sur cette liste. Depuis 1994, cinq sites en République démocratique du Congo y figurent comme sites en péril, en raison de la guerre et des troubles qui ravagent la région des Grands lacs : les parcs de Kahuzi-Biega, de la Salonga, des Virunga et la réserve de faune à okapis.

L’Afrique du Sud, l’Inde et Israël ont promis de contribuer à ce Fonds. L’Inde, à concurrence d’environ 30 000 dollars, et Israël, de 20 000 dollars. Le gouvernement sud-africain s'est engagé, quant à lui, à débloquer 20 millions de rands (soit environ 3,5 millions de dollars) pour ce Fonds qui sera mis en place à Johannesburg : le ministère des Arts et de la Culture et celui de l'Environnement et du Tourisme ont promis de verser 10 millions de rands chacun. En annonçant la nouvelle, le ministre sud-africain des Arts et de la Culture, Pallo Jordan, a souligné l’importance de l’enjeu : « La conservation et le patrimoine peuvent passer de la périphérie au centre de l'agenda de développement ». Il a également  souligné qu’il existait d'autres formes de patrimoine intangibles comme les coutumes, les pratiques, les traditions et le savoir indigène qui ne sont généralement pas considérées comme un patrimoine.


par Dominique  Raizon

Article publié le 04/05/2006 Dernière mise à jour le 04/05/2006 à 17:55 TU

Site de l'Unesco:

http://whc.unesco.org