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Coupe du monde 2006

Quarts de finale : du très lourd

La chasse au Brésil est grande ouverte. 

		(Photo : AFP)
La chasse au Brésil est grande ouverte.
(Photo : AFP)
Allemagne-Argentine, Italie-Ukraine, Angleterre-Portugal, Brésil-France. Les quarts de finale offrent un tableau somptueux, sans énorme surprise, hormis la présence de l’Ukraine qui participe, en Allemagne, à sa première Coupe du monde, qui est la seule à avoir perdu un match au premier tour (0-4 contre l’Espagne) et, avec la France, la seule à avoir terminé deuxième de son groupe. Quant au Portugal, présent pour la quatrième fois seulement, il rêve d’imiter l’équipe d’il y a quarante ans emmenée alors par Eusebio, qui avait pris la troisième place en Angleterre (1966).

« L’histoire ne se souvient pas de ceux qui ont bien joué; elle retient juste les vainqueurs ». Carlos Alberto Parreira, l’entraîneur du Brésil, parle d’expert. L’expérience a toujours témoigné que l’épreuve se scindait en deux phases très distinctes: celle des matches de groupe où il s’agit de faire le nécessaire, et rien de plus, pour engranger le maximum de points, sans faire une fixation sur la manière, et la phase couperet avec élimination directe pour laquelle mieux vaut n’avoir pas dépensé trop d’énergie lors des trois sorties initiales. A partir des huitièmes de finale, c’est toujours une autre compétition qui commence avec un équilibre des forces. Pas étonnant qu’il n’y ait eu, à cette étape, que quinze buts en huit rencontres, soit moins de deux buts par match. Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi tout pronostic est difficile à formuler. Bien malin qui pourrait avancer, sans risque d’erreurs, les champions du carré d’as. D’autant moins aisé que tous les gros bras du football mondial – six anciens vainqueurs, c’est-à-dire toutes les têtes couronnées sauf l’Uruguay qui n’était pas cette année en Allemagne -  se retrouvent en course pour le titre tant convoité.

Allemagne-Argentine, rencontre-phare

Le quart de finale le plus spectaculaire est probablement celui qui opposera dès vendredi à Berlin l’Allemagne et l’Argentine, toutes deux auteurs d’un sans faute jusqu’à présent. L’Allemagne a été, depuis le début de la compétition, l’équipe la plus constante, la plus entreprenante. Portée par un formidable public la Mannschaft aura bien des atouts à faire valoir à commencer par sa jeunesse et son enthousiasme. Prime généralement accordée au pays organisateur. L’Argentine a alterné jusqu’à présent bon et moins bon, sans donner le sentiment de maîtriser totalement son sujet. Ce match rappellera aux deux équipes de très bons et de moins bons souvenirs. Il y a vingt ans, à Mexico, l’Argentine de Maradona s’imposait à sa rivale allemande en finale (3-2); quatre années plus tard, les Allemands, sous la baguette de Franz Beckenbauer, à Rome, lui rendait la monnaie de sa pièce (1-0). A l’évidence, ce face-à-face aurait fait une bien belle finale. Tout comme le Brésil-France de samedi, à Francfort. La finale du 12 juillet 1998 que personne n’est prêt d’oublier en France, ni au Brésil d’ailleurs. Qui a effacé chez les Tricolores le fameux : « et un, et deux, et trois… ». Impossible d’envisager une telle répétition, même si le Brésil n’a pas encore tenu les promesses de son incomparable talent, pour le moment, en grande partie, laissé aux vestiaires. La France, cahin-caha, semble être sortie de sa torpeur face à l’Espagne, en dépit cependant de quelques lacunes. L’histoire ne repasse pas deux fois les mêmes plats. Le magique avec ces grands rendez-vous sportifs, c’est qu’aucun scénario, le plus élaboré, le mieux construit, n’est écrit d’avance. Entre l’Angleterre qui rêve de sa gloire passée comme elle le fait tous les quatre ans depuis quarante ans et le Portugal qui ne cesse depuis quelques années d’aller de l’avant, là encore tout est capable de basculer pour un rien. L’arbitrage, maillon faible de cette dix-huitième Coupe du monde, pourrait, cette fois encore, se montrer déterminant. Enfin l’Italie partira favorite face à une Ukraine qui a tiré à la ligne depuis le début. Question de fraîcheur physique et de force mentale. Etre frais, c’est facile, le rester, c’est plus difficile.

Tous les anciens champions du monde – européens et latino-américains - sont encore présents. Tous les grands championnats européens, à l’exception de l’Espagne, ont été fidèles au rendez-vous. Et, comme d’habitude, le Brésil et l’Argentine les accompagnent. Une seule fois, est-il nécessaire de le rappeler, l’Europe, chez elle, a laissé passer le titre. En 1958, en effet, le Brésil l’avait emporté en Suède. Avant comme après l’Europe était toujours demeurée maîtresse à domicile. Déchiffrer la suite des événements est un casse-tête tout rond. Souvenons-nous des paroles de Parreira : l’essentiel n’est pas de séduire ; l’essentiel est de marquer un but de plus que l’adversaire. Et tant pis pour les esthètes.

Le passé des 6 anciens vainqueurs

Pays

Part.

J

G

N

P

p

c

dif

Brésil

18e

90

63

14

13

197

81

+116

Allemagne

16e

88

53

18

17

183

106

+77

Italie

16e

74

43

18

13

116

68

+48

Argentine

14e

64

32

13

19

114

72

+42

Angleterre

12e

54

25

16

13

74

47

+27

France

12e

48

23

9

16

91

62

+29

 

Leurs titres

 

Brésil           : 5 (1958, 1962, 1970, 1994, 2002)

Allemagne  : 3 (1954, 1974, 1990)

Italie             : 3 (1934, 1938, 1982)

Argentine    : 2 (1978, 1986)

Angleterre  : 1 (1966)

France         : 1 (1998)

 



par Gérard  Dreyfus

Article publié le 28/06/2006Dernière mise à jour le 28/06/2006 à TU