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Coupe du monde 2006

France - Italie: le voyage au bout de leur rêve

Le cri de ralliement des Bleus : «<em>vaincre ensemble et mourir ensemble</em>». 

		(Photo : AFP)
Le cri de ralliement des Bleus : «vaincre ensemble et mourir ensemble».
(Photo : AFP)
Dimanche 9 juillet. Il est 20 heures, heure de Berlin. Français et Italiens se font face pour le 64e et dernier match de la Coupe du monde 2006. Les deux équipes s’ouvrent le chemin de la gloire dont on sait qu’il se refermera devant l’une des deux. Laquelle ? C'est du 50/50 assure-t-on de part et d'autre. Les six matches précédents n’ont pas livré le moindre indice. Ce qui est probable, c’est que la victoire se jouera sur un but, peut-être même aux tirs au but. N’oublions pas que l’édition 2006 aura été celle des défenseurs avec un total de buts marqués presque le plus faible de toute l’histoire.

« Vivre ensemble et mourir ensemble ». Voilà les cinq mots qui auraient permis à l’équipe de France de tracer sa voie royale vers la finale, de sceller son unité, de se surpasser depuis le début du tournoi. A quoi tient donc la réussite ? A une petite phrase que les Bleus se seraient répété avant, pendant et après chaque match. Il y faut une grande force de persuasion. Il y a huit ans, c’est la chanson « I will survive » de Gloria Gaynor qui les avait transcendés. Cette année, on a mis de côté l’air pour s’en remettre aux paroles que n’aurait pas désavouées D’Artagnan et ses fiers mousquetaires, Athos, Portos et Aramis. A cette nuance près qu’en Allemagne ils ne sont pas trois mais vingt-deux aux côtés du bretteur en chef, Zinedine Zidane. Une bande de complices prêts à ferrailler pour soulever la Coupe qui fera d’eux les plus heureux ou, en cas de défaite, les plus malheureux de la Terre. Ils le savent, ceux d’n face qui ont d’autres bottes secrètes dans leur panoplie, carressent la même ambition. Eux aussi sont prêts à tout pour soulever la belle. Il faudra, cependant, la séduire avant de la ravir.

Une finale indéchiffrable 

On peut aligner le parcours des deux compagnies de footballeurs depuis le 9 juin, on peut faire toutes les études comparatives – 11 buts marqués pour les Italiens contre 8 aux Français, un but encaissé pour deux à Fabien Barthez -, on peut rappeler les confrontations du passé et, en particulier, la finale de l’Euro 2000 qui avait tourné à l’avantage de la France (ouverture du score 55e minute par Del Vecchio, égalisation de Sylvain Wiltord  pendant le temps additionnel, et but en or à la 103e minute signé David Trézéguet), on peut dire beaucoup de choses avant, on ne sera pas pour autant bien avancé. Cette finale est indéchiffrable en raison de la similitude de jeu des deux équipes qui se basent sur une défense de fer, les deux meilleures de la compétition. Elles y ajoutent une grand patience; surtout pas de précipitation. Le nom du vainqueur est d’autant plus difficile à déterminer que des éléments extérieurs peuvent avoir leur influence, à savoir la température à l’heure du coup d’envoi, avancé d’une heure par rapport aux matches précédents (20h et non 21h), la fraîcheur physique des joueurs qui ont beaucoup donné pendant les six matches précédents, le possible jour sans de tel ou tel jusque là compensé, par exemple,  par le brio de Vieira contre l’Espagne, la maestria de Zidane face au Brésil ou le rayonnement de Thuram devant les attaques portugaises, sans oublier l’humeur du jour de l’arbitre (ce sera l’Argentin Horacio Elizondo, qui fait unique avait déjà dirigé le match d’ouverture Allemagne – Costa Rica), et d’éventuelles blessures. Qui a suivi l’équipe de France depuis ses débuts dans le tournoi sait combien la formation entraînée par Raymond Domenech n’a eu de cesse de tromper tout son monde et de réaliser ce dont bien peu la croyait capable.

France – Italie, ce sont deux pays qui s’aiment et se respectent. Longtemps le football français a été jaloux de la réussite de son voisin, triple champion du monde quand, lui-même n’avait jamais disputé la moindre finale, et si brillant au niveau de ses clubs. Depuis dix ans les chemins se sont croisés, la France a commencé à sortir de son long chemin de croix, trouvant sa place parmi l’élite mais comme dernier arrivé. Une consécration à Berlin lui permettrait de conforter l’aura qui est la sienne. Pour les Italiens, la victoire serait la quatrième, la première depuis celle conquise en Espagne face à l’Allemagne (1982), et ne la positionnerait plus qu’à une longueur du Brésil. Chacun peut rêver. Jusqu’au coup de sifflet final. Nul doute, toutefois,  que les joueurs abandonneraient volontiers quelques heures de rêve pour entrer de plain pied dans la réalité du match



par Gérard  Dreyfus

Article publié le 07/07/2006Dernière mise à jour le 07/07/2006 à TU

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