G8
Le Proche-Orient s’impose au sommet du G8
(Photo : AFP)
Les deux chefs d’Etat ont parlé d’une seule voix pour exprimer leurs inquiétudes sur l’escalade au Proche-Orient. «Nous partageons les mêmes préoccupations. Nous sommes inquiets de la violence. Les pertes de vies innocentes nous troublent», a déclaré M. Bush lors d’une conférence commune. Toujours sur le même registre, M. Poutine a dit souhaiter «un dialogue pacifique» dans la région après qu’Israël ait lancé plusieurs grandes opérations au Liban et à Gaza après l’enlèvement de trois de leurs soldats. Cependant, les appréciations sont moins unanimes entre les deux hommes quand on aborde les moyens de parvenir à la paix. Ainsi pour M. Bush «la meilleure façon de stopper la violence est que le Hezbollah dépose les armes, cesse d’attaquer Israël». Ce à quoi M. Poutine s’empresse d’ajouter qu’il est important que toutes les mesures soient prises pour arriver à des résultats concrets «non seulement pour faire cesser les opérations de guerre, mais aussi pour créer une situation favorable à la sécurité d’Israël et à la construction d’un Etat palestinien indépendant». Le président russe a aussi appelé de son côté Israël à répondre de manière proportionnée aux attaques, tout en estimant les préoccupations d’Israël justifiées, il l’a appelé à plus de retenue.
Au chapitre de la bonne entente, la Russie a apporté son soutien à une proposition américaine pour un partenariat global dans le domaine de l’énergie nucléaire. Le texte est fondé sur les initiatives communes russe et américaine, pour un développement sûr de l’industrie nucléaire. Le président russe a aussi évoqué dans ce contexte, sa proposition de création de centres internationaux fournissant sous contrôle international du combustible nucléaire aux pays intéressés. Cette avancée n’a cependant pas empêché M. Poutine de réitérer ses convictions concernant le nucléaire iranien. D’un ton ferme, il a affirmé que son pays ne se joindrait à aucune «croisade» ou «alliance sacrée», contre l’Iran.
L’Irak en démocratie exemplaire
Le président Poutine a été d’autant plus déterminé que les Etats-Unis ont refusé dans l’immédiat l’entrée de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Même si le langage diplomatique a pris le dessus, chacun s’efforçant de minimiser l’ampleur de ce refus, il n’en constitue pas moins un revers pour Vladimir Poutine. Il espérait en effet que l’accession à l’OMC vienne amplifier le succès de prestige que représente la tenue du Sommet du G8 à Saint-Pétersbourg, un succès qui signe le retour de la Russie dans la cour des grands.
Comme si cela ne suffisait pas, le président Bush a invité M. Poutine à faire des efforts pour améliorer ses institutions démocratiques. Prenant en exemple l’Irak, où il y a «une presse libre, la liberté de religion», M. Bush a incité son homologue à faire de même. «Pour être honnêtes, lui a répondu M. Poutine, nous n’aimerions pas avoir une démocratie telle qu’en Irak», déclenchant des éclats de rire dans l’assistance.
Les chefs d’Etats et de gouvernement des autres membres du G8, Canada, Japon, France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne sont arrivés dans l’après-midi à Saint-Pétersbourg. En plus du dossier le plus lourd du Proche-Orient déjà ouvert par les présidents Bush et Poutine, le G8 doit se pencher sur la question de la sécurité énergétique, la lutte contre les maladies infectieuses et de l’éducation.par Claire Arsenault
Article publié le 15/07/2006Dernière mise à jour le 15/07/2006 à TU