Seychelles

Le président sortant élu pour la première fois

Vêtus de rouge, la couleur du FPPS, des centaines de personnes manifestaient leur soutien au président James Michel dans les rues de la capitale Victoria le 25 juillet dernier.
(Photo : AFP)

James Michel, le président par intérim sortant de la République des Seychelles a été consacré à la magistrature suprême dès le premier tour, dimanche 30 juillet . Et cela avec 53,7 % des suffrages, contre son principal rival, Wavel Ramkalawan, qui a recueilli 45,7 % des votes. Les urnes légitiment ainsi James Michel, qui assurait l’intérim du président France-Albert René démissionnaire en 2004. 

Trente ans après l’indépendance de l’archipel, les Seychellois ont choisi la continuité en votant pour le Front progressiste populaire des Seychelles (FPPS), l’ancien parti unique au pouvoir depuis 1977. Ce dernier va donc continuer de régner. Mais avec un nouveau chef, pour la première fois en vingt-neuf ans.

Un seul tour de scrutin a suffi à James Michel pour se voir confirmer, à 61 ans, dans le fauteuil qu'il occupe par intérim depuis deux ans. Il a obtenu la majorité absolue des suffrages et sera investi le 1^er août à la magistrature suprême où il succède à son mentor, France-Albert René. Président des Seychelles depuis 1977, ce dernier avait organisé les premières élections en 1993. Mais en 2004, à la surprise générale, le président René avait démissionné pour céder la place à James Michel, son vice-président.

Une transition accomplie

«Il est temps de remettre le pouvoir à quelqu’un de plus jeune, qui soit loyal envers le principe de continuité du pouvoir », avait affirmé France-Albert René en remettant les clefs de la présidence à son dauphin. James Michel reprend aujourd'hui les rênes d’un pays mosaïque, composé de 115 îles pour 81 000 habitants et dont l’économie est largement basée sur le tourisme haut de gamme.

Le tourisme représente près des trois-quarts de l’activité des habitants de l'archipel situé au nord de Madagascar, dans l’océan Indien. La pêche contribue pour le reste à son Produit intérieur brut (PIB) de 7 800 dollars (6240 euros) par an et par habitant, l'un des plus élevés d'Afrique. Mais en dépit de leur image «carte postale» de paradis des plongeurs, les Seychelles sortent d’une profonde récession. Avec une dette publique de 167% du PIB en 2005, elles figurent parmi les pays les plus endettés du monde.

Le nouveau président a prévu de continuer la politique socio-démocrate de son prédécesseur : un mélange d’Etat-Providence, où le gouvernement assure aux habitants la gratuité de la santé et de l’éducation, dans le cadre d'une libéralisation graduelle de l’économie. La transition est à présent accomplie au sein du parti présidentiel.

par Sébastien  Farcis

Article publié le 31/07/2006Dernière mise à jour le 31/07/2006 à TU